Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du 6 novembre 2013 à 22h00
Loi de finances pour 2014 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Monsieur le président, messieurs les ministres, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, un budget spécifique sur l’outre-mer est inscrit de longue date au sein de nos PLF parce que nos territoires et nos régions d’outre-mer doivent avoir une approche politique spécifique, pour des actions spécifiques.

Spécifique, cela ne signifie pas l’abandon. Spécifique, ce n’est pas moins de droits qu’en métropole. Spécifique, ce n’est pas moins d’État. Spécifique, ce ne sont pas non plus des dérogations quant au respect des règles environnementales, comme les épandages aériens. Spécifique, ce n’est pas tolérer des violences insupportables. Spécifique, ce n’est pas non plus mettre en oeuvre des niches fiscales découplées du territoire qui ne visent qu’à servir certaines rentes.

Pour nous, écologistes, spécifique, cela signifie que chaque territoire d’outre-mer doit trouver son modèle de développement, que chaque territoire d’outre-mer doit s’appuyer sur ses atouts et chercher à s’affranchir d’un modèle métropolitain que l’on cherche trop à lui imposer.

Nos territoires d’outre-mer doivent donc changer de modèle économique, comme cela a été dit tout à l’heure par mon collègue Serge Letchimy. Ils doivent également retrouver une économie locale qui sache se développer en ayant moins de besoin en ressources, une économie de préservation des ressources naturelles, une économie que l’on nomme tout simplement circulaire.

Quoi de mieux qu’un territoire physiquement clos mais ouvert au monde, comme nos outre-mer, pour être une terre d’expérimentation, une terre de démonstration à offrir à nos concitoyens ultramarins tout en préservant leurs ressources ? Mon collègue Serge Letchimy a abordé à ce propos l’idée de la troisième révolution industrielle, portée par Jeremy Rifkins.

Oui, il faut être volontaires, oui, il faut être enthousiastes, protéger l’avenir mais, aussi, préserver un pouvoir d’achat qui s’effrite !

Pourquoi ne pas lancer une expérimentation avec un budget ciblé ? Pourquoi, par exemple, ne pas déployer un large plan d’investissement sur la voiture électrique, laquelle est mieux adaptée dans ces territoires, plus restreints, que sur un continent ? Pourquoi ne pas le coupler avec un autre plan ambitieux sur les énergies renouvelables afin de sortir ces territoires de la soumission à la contrainte pétrolière et de l’omniprésente flambée des prix qui a encore été rappelée tout à l’heure ? Une région métropolitaine s’est engagée dans ce sens-là : le Nord-Pas-de-Calais. Pourquoi nos régions d’outre-mer ne pourraient-elles pas le faire ?

Soyons ambitieux pour ces territoires, qui doivent être vus comme une chance pour la France ! Soyons ambitieux pour expérimenter le changement de notre modèle économique vers une économie circulaire, enracinée dans les territoires et donc moins soumise aux aléas mondiaux !

Sachez, monsieur le ministre, que nous sommes volontaristes et que nous serons à vos côtés pour nous engager dans cette direction !

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