Intervention de Bernard Lesterlin

Séance en hémicycle du 6 novembre 2013 à 22h00
Loi de finances pour 2014 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Lesterlin :

Monsieur le ministre des outre-mer, j’ai eu l’occasion de vous dire, en commission élargie, que le groupe SRC se félicitait de constater que la mission budgétaire « Outre-mer » était l’une des rares missions du PLF pour 2014 en augmentation, comme ce fut déjà le cas en 2013.

La première partie du PLF, que nous avons votée, a déjà réglé la question du régime de défiscalisation des investissements productifs et des logements sociaux outre-mer. Grâce à une large concertation, que vous avez menée avec les différents acteurs ultramarins, grâce aussi au travail de notre délégation aux outre-mer, et de son président, Jean-Claude Fruteau, que je tiens à saluer ici, une réforme consensuelle de la dépense fiscale outre-mer a pu aboutir. S’agissant de la construction de logements sociaux, dont les besoins sont immenses, cette réforme, conjuguée avec l’augmentation significative de la LBU, va permettre de relancer un secteur en souffrance, qui présente en outre l’avantage d’être véritablement pourvoyeur d’emplois.

Le logement et l’investissement public sont les deux priorités qui ressortent de votre budget. En effet, le maintien d’une enveloppe de 50 millions d’euros pour financer les projets d’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes ultramarins va permettre de compléter les quarante-sept projets qui ont été financés en 2013, générant un investissement public de 113 millions d’euros.

Mais il faudra redoubler d’efforts lors des trois prochains exercices pour honorer l’engagement du Président de la République d’injecter, sur le quinquennat, 500 millions d’euros dans l’investissement public outre-mer.

La troisième priorité de votre budget, qui doit être l’objectif premier, sera d’apporter une solution au drame du chômage dans nos outre-mer, et notamment celui des jeunes, qui est entre deux fois et deux fois et demi plus élevé que celui que nous connaissons dans l’Hexagone. C’est là que se trouve la vraie bombe à retardement pour notre République, c’est donc là qu’est notre responsabilité première : l’emploi.

Permettez-moi d’insister sur ce point. C’est une mobilisation générale qui est nécessaire, une ardente obligation pour tous – État, collectivités, entreprises, associations, secteur de l’économie sociale et solidaire, et j’ajouterai chaque famille – de ne pas laisser sortir nos jeunes du système scolaire ou de formations professionnelles sans activité, sans moyen de se réaliser dans un travail ou dans une activité qui donnerait du sens à leur vie et les empêcherait de tomber dans l’oisiveté, ou pire, dans l’assistanat.

Il n’y a pas une solution miracle, mais une multitude de solutions à mobiliser quand les dispositifs existent déjà, ou à inventer lorsqu’ils n’existent pas encore. Il y va de notre responsabilité collective. Toutes nos énergies doivent être mobilisées pour accompagner les jeunes dans la création de leur projet de vie, et s’ils réussissent, ce sont eux qui créeront leurs emplois pour eux-mêmes et pour leurs pairs.

Oui, les dispositifs et les moyens existent, y compris dans le volontariat, comme l’engagement citoyen du service civique. Oui, ils existent, mais sont-ils tous connus des intéressés ? Le SMA, que vous avez augmenté largement, et c’est une très bonne chose ; les chantiers de développement local à Mayotte ; les contrats d’insertion dans la vie sociale, dans les missions locales ; les PIJ ; les emplois d’avenir ; les garanties-jeunes : assurons-nous que tous les jeunes sortis du système de formation sans activité ont bien connaissance de toutes les opportunités qui s’ouvrent à eux. Rassurez-nous, monsieur le ministre, sur le fait que tous les moyens de la puissance publique seront mobilisés pour relever le défi de l’emploi des jeunes ultramarins.

Mais comme nous savons que vous allez le faire, je vous confirme que le groupe socialiste votera votre budget.

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