Monsieur le président, mesdames les ministres, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, nous avons la chance de vivre dans un pays qui est une République sociale décentralisée, et au sein duquel l’État, les collectivités territoriales et les différents organismes publics interviennent dans tous les domaines pour offrir à nos concitoyens les services dont ils ont besoin tout au long de leur vie.
Bien des pays nous envient cette organisation et notre modèle social français, qui est un exemple de solidarité, d’égalité et de fraternité.
En réduisant la production de richesse et le nombre d’emplois occupés, la crise économique que nous vivons met forcément en difficulté ce système social. Je fais partie de celles et de ceux qui pensent que la solidarité doit continuer de s’exercer dans notre pays et que, quelles que soient les difficultés, ce système doit être défendu.
Alors, oui, il faudra faire des réformes et des efforts ; mais nous sauverons ce système solidaire parce que, bâti par le Conseil national de la Résistance à un moment où la France était en ruine, il est l’essence même de notre République.
Le PIB de la France est aujourd’hui cinquante fois plus élevé qu’en 1945. Comment penser que notre système serait condamné ? Le courage, nous disait notre prédécesseur Jaurès, c’est de comprendre le réel et d’aller à l’idéal. C’est de cela qu’il s’agit.
Le réel est douloureux, ne nous le cachons pas. Nous avons vécu à crédit pendant plus de quarante ans. Le crédit est un outil économique nécessaire, voire indispensable, mais à la condition que son montant soit soutenable, à l’évidence.
Or, aujourd’hui, il ne l’est plus ! Qui peut encore croire que la France peut vivre à crédit pendant des années ? Qui peut justifier que 48 milliards d’euros soient nécessaires dans le PLF 2014 pour rembourser les intérêts de la dette ? Rendez-vous compte ! C’est presque autant que le budget consacré à l’éducation de nos enfants !
L’endettement est ancien, certes, mais il s’est accéléré ces dernières années par les cadeaux faits aux banques touchées par la crise des subprimes. Vous connaissez la chanson, ou plutôt la triste rengaine, de la privatisation des bénéfices et de la nationalisation des pertes…