Intervention de Jonas Tahuaitu

Séance en hémicycle du 7 novembre 2013 à 21h30
Loi de finances pour 2014 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJonas Tahuaitu :

Nous sommes loin des 150 000 emplois d’avenir que vous promettiez pour la fin de l’année. Nous vous avions pourtant mis en garde contre l’illisibilité qui résulterait inéluctablement de la multiplication de dispositifs proches.

Plus grave, votre Gouvernement baisse fortement les crédits dévolus à l’apprentissage, qui cible une jeunesse souffrant de la crise, et ceux d’un programme qui a fait ses preuves, plébiscité sur tous ces bancs, celui des maisons de l’emploi, tout cela dans le seul but de faire fonctionner vos différents contrats aidés. Je me réjouis une nouvelle fois du soutien de nos collègues socialistes sur ce sujet lors de l’examen de ce budget en commission élargie.

Vous avez fait de l’emploi une priorité. Le Groupe UDI s’en réjouit. Mais comprenez notre scepticisme quand, dans le même temps, vous multipliez les taxes et prélèvements, portant atteinte à la compétitivité des entreprises.

Elles ont pourtant besoin de confiance pour pouvoir investir et créer de l’emploi. Vous ne leur montrez que défiance. Le secteur associatif et les collectivités craignent pour leurs dotations et peinent à mettre en place des programmes, faute de visibilité. Alors certes, me direz-vous, le budget de la mission augmente, mais cela ne suffit pas à se dédouaner. Ce ne sont pas les crédits qui créent de l’emploi, mais la façon dont ils seront employés. Et lorsqu’on se penche sur les détails, on s’interroge. En effet, le programme « Accès et retour à l’emploi » voit, de façon assez surprenante, ses crédits diminuer et la hausse du budget global n’est due qu’à la création d’un nouveau programme aux contours peu clairs.

C’est parce que notre opposition se veut constructive que nous nous montrons si exigeants avec le Gouvernement, mais c’est surtout parce que ce budget, c’est aussi l’avenir de la France. En attendant la future réforme de la formation professionnelle, vous aviez ici l’occasion d’envoyer des signaux forts en direction des opérateurs, notamment les régions, afin que chacun se sente responsabilisé sur le terrain de l’emploi. Au lieu de cela, on discerne uniquement un budget de gestion manquant de vision et de mesures fortes pour créer de l’emploi.

Monsieur le ministre, nous ne vous demandons bien sûr pas de prendre des risques insensés en cette période de crise, mais seulement de répondre à l’urgence de l’emploi au lieu d’en être à l’origine, tel que vous en donnez l’impression. C’est parce que nous contestons l’orientation de cette mission et parce que nous ne souhaitons pas qu’elle soit rebaptisée « mission chômage » que nous ne voterons pas ces crédits.

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