Je peux comprendre que le débat sur le rôle et la fonction des maisons de l’emploi revienne régulièrement, mais comme je l’ai dit dans la discussion liminaire, nous sommes un certain nombre à avoir connu leur mise en place par le ministre Jean-Louis Borloo, dans le cadre du plan de cohésion sociale, alors que nous vivions sur nos territoires une déstructuration des services publics de l’emploi de l’État, et à avoir eu le sentiment qu’elles étaient confiées aux collectivités locales pour que celles-ci financent une partie de la politique de l’emploi, laquelle restait pourtant une compétence d’État. C’est sans doute pourquoi elles sont très hétérogènes. Selon les territoires et selon celles et ceux qui les ont animées, on a pu constater qu’elles se saisissaient parfois des outils qui leur étaient nécessaires, alors que, dans d’autres endroits, elles restaient des coquilles vides – je pourrais citer de nombreux exemples dans ma région –, animant en doublon des services préexistants. On ne peut donc que s’interroger sur le fait de maintenir cette structure au moment où nous renforçons le service public de l’emploi à travers ce qui est devenu Pôle emploi, fruit de la fusion de l’ANPE et les ASSEDIC.
Il ne faut pas dramatiser : je rappelle tout de même que le budget des maisons de l’emploi ne disparaissait pas de la mission « Travail et emploi ». Certes, il diminuait d’une manière conséquente, mais le ministre lui-même s’est engagé à ce qu’il soit réorienté vers des objectifs complémentaires de ce que nous essayons de réaliser.
Par conséquent, ce débat de chiffres me paraît quelque peu illusoire. Si cela fait plaisir à certains de mettre 10 millions de plus, qu’ils le fassent, mais le plus important est de mener à bien un vrai travail de diagnostic pour arriver à savoir précisément ce que nous attendons de cet outil.