Monsieur le Premier ministre, à titre exceptionnel, ce n’est pas une question que je vais poser, mais un hommage que je veux rendre.
Trois élus, une femme et deux hommes, dont Bernard Reynès, député et maire de Châteaurenard, ont failli perdre la vie. C’est à eux que je pense en ce moment. C’est parce qu’ils portaient une écharpe tricolore, devant le monument aux morts, honorant la mémoire de ceux qui sont morts pour la France durant la Première guerre mondiale, qu’ils ont été frappés.
Je veux aujourd’hui, devant vous tous, leur rendre hommage et, à travers eux, à tous les élus qui, au quotidien et quelle que soit leur sensibilité, accomplissent dans les mairies cette fantastique mission de servir les Françaises et les Français, bien souvent sans attendre rien d’autre que la reconnaissance de la République.
Hier, à travers eux, monsieur le Premier ministre, c’est la République qui a été frappée. Cela m’amène, au-delà de l’hommage que je veux leur rendre devant vous, à lancer un message d’alerte.
Ce matin, pas un mot, pas d’article digne de ce nom pour évoquer cette tragédie. Le spectre de la banalisation et de l’oubli nous engage (Applaudissements), et je veux dire ici que notre société connaît depuis quelque temps des dérives terribles : les violences, les intolérances se multiplient.
Je demande que notre assemblée condamne de manière unanime cette tragédie. Il ne faut ni oublier ni banaliser ce qui est constitutif d’un crime contre des élus, et donc, contre la République.