Monsieur le Premier ministre, au cours de cette séance, nous avons beaucoup évoqué la situation de notre pays, les tensions qui y règnent. Vous avez évoqué la République ; je voudrais pour ma part vous interroger sur l’école de la République.
Voilà quelques mois, vous avez lancé une réforme qui, aujourd’hui, crée beaucoup de confusion : celle des rythmes scolaires. Environ 10 % des communes se sont engagées dans cette réforme au cours de la première année qui a suivi son adoption ; elles essuient aujourd’hui beaucoup de mécontentement, comme le montre la grève des animateurs chargés de remplacer les enseignants qui a lieu aujourd’hui devant la mairie de Paris.
Quant aux autres communes, qui représentent 90 % du total, celles qui ne croient pas à cette réforme et ne s’y sont pas engagées, elles sont inquiètes de la façon dont celle-ci va s’appliquer dans les mois qui viennent et de la façon dont cela va se télescoper avec le calendrier des élections municipales. Cette semaine est prévue une grève des enseignants qui sera particulièrement suivie ; ces derniers viennent vous demander un peu d’apaisement sur le sujet, monsieur le Premier ministre.
Si vous constatez comme nous qu’il y a une France qui gronde, qu’il y a des difficultés, que la République elle-même est mise en cause, vous devez être, étant donné votre niveau de responsabilité, un facteur non pas d’entêtement mais d’apaisement. Cette réforme des rythmes scolaires ne convient pas. Les enfants sont plus fatigués depuis sa mise en oeuvre qu’auparavant.