Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission, madame et messieurs les rapporteurs, chers collègues, jeudi dernier, les employés de France Télévisions se sont mis en grève à l’appel de leur union intersyndicale, pour s’opposer à un plan social qui met en cause non seulement la responsabilité de la direction, mais aussi les choix budgétaires du Gouvernement.
France Télévisions n’a pas récupéré la publicité après 20 heures, que l’ancienne majorité avait supprimée. Sa dotation est en baisse. Ces raisons ont motivé mon opposition à l’avenant au contrat d’objectifs et de moyens. Malheureusement, ce projet de budget n’y change rien.
L’examen de cette mission a valeur de symbole. Voulons-nous que notre République se donne les moyens d’informer et de critiquer, de permettre aux citoyens et aux citoyennes d’exercer leur libre arbitre ? Voulons-nous l’investigation et le journalisme, ou le tout-tweet ? Pour ma part, je préfère la première option. Cela demande un engagement de la part de l’État : pourtant, les moyens ne sont pas au rendez-vous. Nous ne pouvons pas nous laisser guider par les seules contraintes que les logiques financières imposent à notre pays.
Il est vrai que nous sommes confrontés aux déficits publics : c’est l’héritage de la précédente majorité. Mais pour résorber ce déficit, il ne faut pas réduire systématiquement les dépenses publiques : il faut – je le répéterai plusieurs fois –procéder à la grande réforme fiscale qui avait été annoncée. Cela permettrait à notre pays de se donner les moyens d’une grande politique culturelle.
Concernant l’audiovisuel public, il faut revoir la copie, car pour l’instant, la seule perspective est celle d’une lente asphyxie. Certains de ses éléments sont sacrifiés, alors qu’ils sont appréciés au niveau international – comme AITV, que les États africains plébiscitent pour sa coopération. Il faut évoquer également le cas de l’INA, dont 23 % des ressources provenant de la redevance sont supprimés.