Intervention de Marie-George Buffet

Séance en hémicycle du 13 novembre 2013 à 10h00
Loi de finances pour 2014 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Vous avez également décidé de remettre en cause l’engagement de l’État de 55 millions d’euros, somme destinée à construire un nouveau bâtiment. Pouvez-vous nous dire, madame la ministre, quel projet alternatif vous prévoyez, et avec quel financement ?

La presse aussi est ponctionnée. Là encore, je vous alerte, chers collègues, quant aux risques que ces choix budgétaires font courir à la vie démocratique de notre pays. La liberté de la presse est constitutive de cette démocratie. Elle ne peut vivre que par l’égalité des moyens. Comment peut-on parler de liberté de la presse, si on laisse les marchés financiers décider des titres qui doivent vivre et mourir en fonction de leur rentabilité financière ? Voyez ce qui se passe à Nice-Matin, ou dans le groupe Centre-Manche. Sans action volontaire de l’État, sans engagements renouvelés en faveur de cette liberté et donc du pluralisme, la crise que nous connaissons peut encore s’aggraver.

Les ventes au numéro baissent, des milliers de points de ventes disparaissent, certains quotidiens ferment et d’autres sont menacés de devoir le faire. De nombreuses propositions ont été formulées par la mission confiée à notre collègue Michel Françaix.

J’ai moi-même avancé un certain nombre d’idées dans la proposition de loi que j’ai élaborée avec les organisations syndicales. J’en rappellerai les principaux axes. Il s’agit d’abord de cibler l’aide financière sur la presse d’information politique et générale, la presse citoyenne. On sait que cette aide est vitale à des journaux d’opinion comme La Croix,L’Humanité, Libération, mais aussi à d’autres titres.

Vous avez contribué, madame la ministre, à la signature d’un accord chez Presstalis, mais la pérennité de cette entreprise de distribution reste incertaine. La solution à long terme est de constituer une seule coopérative de distribution qui garantirait les statuts des salariés. Cela permettrait de mutualiser les efforts de distribution de la presse d’information politique et générale aussi bien que les bénéfices engendrés par d’autres publications sur papier, comme les magazines.

Enfin l’aide aux diffuseurs de presse est particulièrement importante, pour permettre à la presse de rayonner. Il faut, au-delà des sommes accordées à ce dispositif, revoir les différents critères d’attribution de ces aides. Vous nous donnerez votre avis sur ce point, madame la ministre.

La prise en compte de ce travail permettrait, à l’avenir, de développer le rayonnement de la presse de notre pays. Les députés du Front de gauche ne voteront pas ce budget : ils vous appellent à une nouvelle ambition pour les médias et la presse.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion