Madame la présidente, messieurs les ministres, mesdames et messieurs les rapporteurs, mon avis porte sur les crédits relatifs aux affaires maritimes. Je pense que je m’abstiendrai sur ce budget. Certes, il a l’avantage d’être plutôt conservateur, puisque l’on retrouve à peu près les mêmes crédits qu’en 2013, soit environ 145 millions d’euros. Pour autant, les enjeux des affaires maritimes méritent bien plus, car il s’agit pour la France de l’occasion d’exploiter l’un de ses principaux avantages comparatifs, lié au domaine maritime de notre pays, mais aussi à son économie. Le domaine maritime est aujourd’hui tout à fait stratégique, dans la mesure où il accueille un commerce international croissant : il constitue donc, pour notre économie ayant vocation à être exportatrice, un enjeu considérable. Le budget des affaires maritimes est ainsi la traduction, parfois indirecte, parfois directe, de la volonté de la France de s’inscrire dans une perspective de commerce international.
Mes chers collègues, je souhaite résumer trois enjeux fondamentaux dans cette équation particulière des affaires maritimes et de leur budget.
Le premier enjeu est celui des grands ports maritimes français. Depuis des années, malgré la qualité de notre surface maritime, nos grands ports sont en perte de parts de marchés par rapport à d’autres ports européens, notamment d’Europe du nord, mais également italiens ou espagnols. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser nos ports décliner ainsi en dépit de leur importance stratégique dans l’économie française.
Nos ports sont les portes d’entrée vers la mondialisation, les interfaces qui offrent à nos territoires cette connexion avec le monde. Ils ont besoin d’irriguer nos territoires, nos interlands. Si l’avenir des ports ne constitue pas un objectif prioritaire, c’est l’ensemble de notre pays qui se trouvera dans l’angle mort de la mondialisation. Or seuls 54 millions d’euros seront consacrés à nos ports en 2014 : cette enveloppe est en légère baisse par rapport à 2013. Nous profitions jusqu’à présent de l’élan des 50 millions d’euros mis sur la table en 2009 au titre du plan de relance. Cet effet s’atténue désormais : il est donc temps de retrouver une ambition allant bien au-delà des 54 millions d’euros octroyés dans le projet de budget qui nous est présenté pour 2014.