Personne ne conteste ici le rôle joué par les partis politiques dans l'expression du suffrage, bien au contraire. Je n'ai toutefois pas l'impression que la multiplication du nombre des partis reconnus depuis les années 1990 – passé de 23 à plus de 280 – ait contribué à la vitalité de la vie publique. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
On a au contraire noté, depuis vingt ans, un manque de confiance de la part des électeurs. Les différents scandales rendus publics par la presse et qui ont révélé l'existence, comme vous dites, de « petites structures », qui n'étaient au fond que des réceptacles de dons et qui ne participaient pas du tout à l'expression du suffrage ni à la vitalité de la vie publique, représentent un vrai problème. Il y a une faille dans la législation. L'esprit de la loi a été contourné et il nous revient à nous, parlementaires, d'y mettre un terme.
Certains ont affirmé qu'il fallait attendre, que ce n'était jamais le bon moment. Je reste très étonné qu'on ait fait référence à la commission Jospin qui a décidé de n'auditionner aucun parlementaire, de se s'appuyer sur aucune expérience d'élu. Cela me choque, même, qu'on nous impose ici, dans cette assemblée, la commission Jospin, manière de refuser le débat sur le financement de la vie publique.