Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 2 octobre 2013 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous recevons aujourd'hui M. Jean-Christophe Belliard, directeur d'Afrique et de l'Océan indien, pour évoquer trois pays qui font l'actualité, la Somalie, la République démocratique du Congo et la République centrafricaine.

S'agissant d'abord de la Somalie, l'attaque terroriste de grande ampleur contre un centre commercial, menée par un commando à l'évidence très bien organisé de la milice islamiste Al-Shabaab, dont a été victime, il y a quelques jours, le Kenya, est significative. Le bilan de cette tuerie, qui n'est d'ailleurs pas encore définitif, est effroyable. Cela démontre que la situation interne est très loin d'être stabilisée, malgré les avancées de ces derniers mois sous l'égide des Nations unies qui ont permis un déblocage de l'impasse politique dans laquelle se trouvait le pays depuis le début des années 90. Une constitution provisoire a été adoptée, un Président de la République a été élu, un Parlement fonctionne, mais la situation sécuritaire sur le terrain reste très fragile, et les troubles s'exportent malgré la présence de nombreuses troupes de l'Union africaine réunies au sein de la mission de l'Union africaine en Somalie, l'AMISOM. Je voudrais donc que vous fassiez un point de la situation en Somalie et dans la Corne de l'Afrique.

Ensuite, la Centrafrique a récemment connu un nouveau soubresaut avec le renversement du président Bozizé, remplacé par le chef de la milice Séléka, Michel Djotodia, dont la victoire a plongé le pays dans le chaos et provoqué de grandes violences dont les habitants sont les premières victimes. Le ministre des affaires étrangères nous a indiqué hier qu'il ne restait d'État que le nom et que le pays était livré à des bandes armées qui terrorisent la population. Malgré l'établissement d'une stratégie de stabilisation soutenue par la communauté internationale, on peine à voir une solution se dessiner à court terme. Ici aussi, je souhaiterais que vous nous fassiez part de votre analyse de la situation.

Enfin, la RDC a vécu au cours de l'été une période de tension très vive dans la région du Kivu. Le M23 a repris son offensive en juillet-août mais, au terme de très violents combats face aux forces armées congolaises, il a finalement, et heureusement, été défait. Il faut noter à cet égard que la mission des Nations unies dans la région, la MONUSCO, a récemment été renforcée par une brigade d'intervention qui a pris part aux combats. Si la situation semble évoluer sur le plan militaire, tout reste à faire pour qu'une solution politique, et surtout diplomatique, intervienne. Il ne s'agit pas d'une crise seulement congolaise, mais aussi régionale, que le Rwanda, bien qu'il s'en défende, ne cesse d'attiser. Pouvez- vous nous indiquer l'état des négociations entre les différentes parties prenantes. Qu'en est-il du processus de Kampala ? Enfin, quelles sont les chances de parvenir à une stabilisation de la région des Grands Lacs dont les populations, notamment les femmes, sont victimes de barbarie depuis trop longtemps ?

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