Intervention de Serge Janquin

Réunion du 2 octobre 2013 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Janquin :

Monsieur Myard, c'est Édouard Balladur qui a dévalué le franc CFA. Il a d'ailleurs voulu faire porter le chapeau à Abdou Diouf lequel m'a affirmé que cette décision lui avait été imposée.

Je m'interroge sur les propos déplorant l'absence d'intervention en RCA de la part de ceux qui ont approuvé du bout des lèvres l'engagement de la France au Mali. Une telle intervention n'était ni possible ni souhaitable dès lors que l'on cherche à renouveler le lien post-colonial entre l'Afrique et la France. Je rappelle à cet égard la doctrine de Lionel Jospin : « ni ingérence ni indifférence » qui fut appliquée pour la première fois par Alain Richard dans le cadre du programme ReCAMP qui conçoit la formation des militaires africains comme une aide leur permettant de s'organiser eux-mêmes.

En Afrique, il faut avoir à l'esprit l'évolution démographique à moyen terme et les rares poches de stabilité que sont l'Algérie et le Maroc – malgré les conflits entre eux – ainsi que l'Afrique du Sud et quelques États voisins. Le reste du continent est une terre d'instabilité quasi absolue. L'Armée de résistance du seigneur que vous évoquez migre là où elle peut davantage rançonner les populations et n'hésite pas à s'allier avec d'autres forces intégristes.

La France et l'Union européenne ne peuvent aujourd'hui supporter seules le poids financier et militaire des crises africaines. La communauté des nations, si elle existe, doit se saisir de cette question en collaboration avec les organisations régionales africaines et l'Union africaine pour permettre à l'Afrique d'organiser sa propre sécurité demain. Le chemin sera long mais il est seul capable d'assurer la sécurité de l'Europe compte tenu de l'évolution de la démographie africaine. Qu'en pensez-vous ?

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