Intervention de Noël Mamère

Réunion du 1er octobre 2013 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Quelques observations.

Nous apprenons que le président du Mali ne pourra être présent devant la Commission des affaires étrangères en raison de la situation dans le nord du pays. Je faisais partie des rares parlementaires qui n'étaient pas très favorables à l'intervention militaire française au Mali, car il me semblait difficile de prétendre permettre aux forces démocratiques de recouvrer le contrôle de l'ensemble du territoire. La preuve est apportée que les élections n'ont pas permis à tous les Maliens de voter et que l'irrédentisme du Nord perdure, malgré l'intervention militaire française.

Si l'on se place maintenant du point de vue géopolitique, on observe que les milices sauvages et brutales qui sévissent en Centrafrique sont pour la plupart des milices tchadiennes. Le Tchad est dirigé par une crapule, Idriss Déby, qui torture et liquide ses opposants, et dont nous sommes désormais les obligés, à cause de notre intervention au Mali : nous avons dû faire appel aux troupes tchadiennes, les seules en Afrique à savoir mener une guerre dans le désert.

Vous utilisez le terme de « terroristes » pour désigner une partie de l'opposition syrienne ; je préfère quant à moi celui d'« intégristes » : des terroristes, il y en a aussi du côté du régime, que l'on peut lui-même qualifier de « terroriste ». Je fais partie de ceux qui ont soutenu la menace française d'une intervention militaire, et je pense que cela a contribué à faire avancer les choses. Toutefois, pendant les travaux de l'ONU, le massacre continue ; on en est à quelque 200 000 morts !

On sait bien qu'il est impossible de contrôler les armes chimiques dans un pays en guerre : tous les techniciens le disent, et les experts internationaux qui ont été envoyés en Syrie n'y parviendront pas ! Lors d'une précédente audition, vous disiez qu'en Irak, il avait fallu dix ans pour démanteler les armes chimiques – pourtant moins nombreuses qu'en Syrie, pays du Moyen-Orient qui en possède le plus.

Enfin, je suis favorable au rétablissement du dialogue avec l'Iran, notamment sur la question nucléaire ; c'est indispensable si l'on veut éviter que le Golfe persique devienne un grand lac iranien – ce qui poserait quelques problèmes pour l'alimentation en hydrocarbures…

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