…il y a des terroristes des deux côtés et personne n'a vraiment de solution. C'est faire preuve de naïveté, monsieur le ministre, que de penser qu'Assad quittera le pouvoir parce qu'on le lui demandera à la conférence de Genève !
Si l'on arrivait à faire en sorte que les choses se calment et à détruire les armes chimiques, ce ne serait déjà pas si mal ; dans l'autre camp, ce ne sont pas non plus des agneaux : il semblerait que les extrémistes islamistes, qui étaient initialement 10 000, soient désormais 40 000 à 60 000, sur un total de 100 000 combattants ; et, chaque jour, de nouvelles forces les rejoignent.
On peut tirer de tout cela deux conclusions : premièrement, si l'on a réussi à faire bouger un peu les choses, c'est parce que l'on a menacé d'employer la force ; deuxièmement, lorsque des régimes de ce type détiennent des armes de destruction massive, ils s'en servent.
Cela m'amène à l'Iran. Je crains, hélas !, que Rohani ne soit un loup déguisé en agneau. Il ne s'agit que d'un changement de stratégie : la volonté, elle, reste la même : doter l'Iran de la technologie nucléaire – et pas seulement de la civile, auquel cas il serait inutile d'enfouir à 30 mètres sous terre de nouvelles centrifugeuses qui tournent quatre fois plus vite que les précédentes ! Il y a d'autres moyens pour l'Iran d'accéder au nucléaire civil.
Si la ligne rouge qu'ils ont fixée est franchie, les Israéliens n'hésiteront pas : ils attaqueront l'Iran. Ce serait la pire des solutions, car cela embraserait la région. Pourtant, les Israéliens ne veulent pas faire la guerre à l'Iran : ils veulent simplement éviter que celui-ci devienne une puissance nucléaire.
La politique de l'Iran est maligne, et tout le monde est en train de tomber dans le panneau. Alors que le prédécesseur de Rohani se montrait agressif, lui est tout sourire. Pourtant, il a participé à la planification de l'attentat contre la communauté juive de Buenos Aires, et il s'est targué d'avoir manoeuvré pour lancer le premier programme d'enrichissement nucléaire par centrifugeuses en Iran ! Tout cela n'est que stratégie, je le crains : les mollahs n'ont pas changé, l'objectif non plus.