Intervention de Jacques Myard

Réunion du 1er octobre 2013 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Regardons les choses en face : la crise du Moyen-Orient marque l'échec des grandes puissances. Aucune d'entre elles ne peut forcer la main de la Syrie et de l'Iran, sauf à la marge, ni rétablir la paix civile en Irak. Cela signifie qu'il n'existe plus d'« hyperpuissance » – pour reprendre le mot d'Hubert Védrine –, plus de « big stick », et que l'on est entré dans l'ère des puissances relatives. Il faut en tirer les conclusions en matière d'utilisation de la force – la menace, cela peut encore marcher, mais une fois qu'on l'a utilisée, on ne sait plus où l'on va ! – et accepter de parler avec tout le monde : c'est la diplomatie qui pourra faire avancer les choses. Le fait que l'on ramène l'Iran dans le concert des nations est donc une bonne chose.

J'en viens à un pays qui, bien que malade, est finalement le plus stable du Proche-Orient : l'Égypte. Il affronte aujourd'hui deux problèmes : un de sécurité – qui semble en voie de résolution, avec un peu de casse – et un économique, avec l'effondrement du tourisme. Les Égyptiens se plaignent que la France ait placé leur pays en « zone rouge ». Je comprends la prudence du Gouvernement, qui tient à informer ses ressortissants des risques qu'ils peuvent courir, mais le revers d'un tel classement, c'est que l'économie du pays est en train de s'effondrer – et la suite, c'est la crise politique. Il faudrait trouver une autre solution pour mettre en garde nos compatriotes. De toute façon, quand on voyage, c'est toujours à ses risques et périls ; comme on dit : « La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible ».

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