La Séléka a été dissoute, mais ses éléments restent sur le terrain. Elle a débuté avec 5 000 hommes, elle en compte maintenant 20 000, pour la plupart des mercenaires tchadiens ; ce sont eux qui sont responsables des exactions, des viols, des pillages, des tueries, des démolitions d'églises, des destructions de listes électorales. Cela m'a été confirmé par le ministre Gazam Betty, envoyé du président qui a chassé Bozizé, qui a ensuite été reçu au Quai d'Orsay.
Je comprends que la France ne veuille ou ne puisse pas intervenir toute seule. Certes, un sommet des chefs d'État d'Afrique centrale et de l'ouest va se tenir à Paris, mais j'ai peur qu'il ne soit trop tardif. En tant que président du groupe d'amitié France-Centrafrique, je reçois des lettres de ressortissants français vivant sur place, qui me disent leur détresse et me racontent ce qu'eux ou leurs voisins ont subi. Ils seront déçus, car ils espéraient une réaction plus rapide.
Les problèmes ne datent pas d'hier, malheureusement. À l'occasion d'un voyage personnel, il y a deux ans et demi, j'avais rencontré de nombreuses personnes : les choses se préparaient déjà. Il faut penser aux intérêts français, mais aussi à nos ressortissants et à ces populations qui se sentent abandonnés.