Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 1er octobre 2013 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères :

Les Tchadiens se sont battus au Mali avec beaucoup de courage, et y ont laissé nombre des leurs. Et puis, évitons les présentations schématiques : nos relations ne peuvent pas être qualifiées ainsi !

Pour la Syrie, je veux bien employer le terme d'« intégristes », mais j'ignore sa traduction dans d'autres langues…

Combien de temps prendra l'évacuation des armes chimiques dans un pays en guerre ? Je ne saurais l'évaluer avec exactitude ; j'ai entendu à ce sujet des opinions divergentes. Vous dites que, selon les experts, il faudra un temps considérable ; vous me permettrez de vous rappeler la définition de l'expert par Paul Valéry : « Quelqu'un qui se trompe selon les règles » !

Monsieur Rochebloine, les troubles en Syrie sont localisés ; le territoire ressemble à une peau de léopard : il y a des zones qui sont soumises à des bombardements aériens par le régime, d'autres où celui-ci protège les siens, d'autres encore qui sont suffisamment bien contrôlées par l'opposition pour que les populations s'y trouvent relativement à l'abri. Les conditions ne sont pas les mêmes partout.

Pourrait-on organiser des élections même en cas d'échec de Genève II ? Vu la situation actuelle, je crains que cela ne pose quelques problèmes…

Oui, les chrétiens subissent des persécutions, mais ils ne sont pas les seuls : c'est le cas de toutes les minorités – le Président de la République et moi avons reçu à déjeuner le président arménien, qui nous a dit que les 150 000 Arméniens de Syrie en subissaient aussi. C'est d'ailleurs pourquoi certains ont pris position en faveur de Bachar el-Assad : ils pensent que celui-ci peut les protéger. Il faut briser ce préjugé : s'il est vrai que les terroristes – ou « intégristes » – veulent liquider tous ceux qui ne leur ressemblent pas, en revanche la Coalition nationale respecte les chrétiens ; d'ailleurs, elle en compte au moins deux parmi les membres de son état-major : Michel Kilo et Georges Sabra.

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