Les étudiants encaissent mal ce projet de loi sur les retraites. Certaines de ses conséquences leur seront en effet très préjudiciables. L’allongement de la durée de cotisation, qui les concerne au premier chef, ne pourra leur permettre de prétendre à une retraite à taux plein avant soixante-dix ans pour certains. Et puis il y a la baisse du niveau des pensions : nombre d’étudiants pratiquent les mathématiques et ont très vite compris que le mécanisme de désindexation prévue à l’article 4 n’affectera pas uniquement le pouvoir d’achat des retraités actuels mais aussi mécaniquement le niveau de leurs futures pensions.
Ensuite, l’impossibilité financière dans laquelle la majorité d’entre eux se trouvera de racheter des années d’études, vu le tarif exorbitant qui est proposé. L’addition de toutes ces mesures défavorables aux futurs actifs est dure à avaler.
Ils auraient pu se réjouir de l’amendement no 3065 que vous avez déposé concernant la validation des stages en entreprise.
Seulement voilà, passée l’euphorie de voir enfin reconnues ces périodes de formation professionnelle, ils ont déchanté pour quatre raisons : seule une partie des stagiaires est concernée ; le dispositif proposé ne leur ouvrira droit qu’à la prise en compte de deux trimestres dans la durée de cotisation ; la validation de ces deux trimestres leur coûtera 300 euros, une somme peut-être modique vu du ministère, mais excessive pour un étudiant en galère ; enfin, ils devront en faire la demande à l’administration dans un délai de deux ans.
Nous proposons, pour notre part, que ces périodes de stage, au même titre que les années d’études, soient intégralement prises en compte dans la durée des cotisations. Tel est le sens de notre amendement.