Puisque le fait de se prostituer n'est pas un délit dans notre pays – même si certains considèrent qu'il s'agit d'une faute morale – et que, pour vous, toutes les personnes prostituées sont des victimes, je ne comprends pas pourquoi vous considérez que seules méritent d'être aidées celles qui dénoncent les réseaux. Pourquoi ne pas accompagner toutes les victimes dans leur sortie de prostitution, quelles qu'elles soient – d'autant qu'en laisser certaines sans papiers ne fait que les fragiliser encore davantage ? Trier les victimes est extrêmement choquant !
Mme Neuville, le préfet n'a pas toujours joué un rôle décisionnaire en matière de délivrance de cartes de séjour et de nombreuses associations, proches de nos idées, ont d'ailleurs dénoncé son intervention. Au regard de l'impératif d'accompagnement des victimes, vous feriez erreur en lui donnant le pouvoir d'apprécier le parcours de sortie de la prostitution.
Je constate que vous accumulez les obstacles et les conditions préalables qui finiront par vider la proposition de loi des avancées qu'elle pouvait contenir en matière de sortie de la prostitution. Vous faites comme si ces parcours étaient linéaires et prévisibles alors qu'ils sont chaotiques et difficiles. En définitive, il ne restera de votre texte que la pénalisation des clients.