Intervention de Guy Geoffroy

Réunion du 19 novembre 2013 à 9h30
Commission spéciale pour l'examen de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Geoffroy, président :

Il y a un peu plus de deux ans, nous avons discuté avec les autorités suédoises du bilan de l'application de leur loi. Les Suédois n'avaient relevé qu'une seule faille : la faiblesse de l'accompagnement de la sortie de la prostitution. Au bout de dix ans, ils ont, en effet, constaté amèrement que, malgré son caractère très avancé, leur système de protection sociale n'était pas suffisant et qu'il leur faudrait prendre des dispositions spécifiques pour assurer cet accompagnement. Sur tous les autres points, ils nous ont fourni des éléments incontestables – bien qu'évidemment contestés par certains – prouvant le succès de leur loi.

M. Coronado, les propos tenus par M. Vidalies sont connus. Je vous fais toutefois remarquer qu'il peut arriver à un parlementaire d'approuver une loi sans en avoir approuvé tous les articles et que, de la même manière, M. Vidalies a approuvé le rapport de la mission d'information tout en en désapprouvant un élément : l'esprit général dans lequel nous avions travaillé l'avait convaincu de le voter plutôt que de le rejeter ou de s'abstenir.

Je reprendrai enfin à mon compte les propos de Mme Buffet : l'objectif de ce travail n'est pas de faire la chasse aux clients pour le simple plaisir de trouver un coupable ou de mettre en oeuvre une disposition pénale supplémentaire. Il est d'éviter au plus grand nombre possible de nos concitoyens d'entrer dans la prostitution, et au plus grand nombre possible des personnes entrées dans la prostitution d'en sortir dans des conditions de dignité retrouvée, en facilitant leur réinsertion sociale.

Le dispositif que nous devrons mettre en place pour y parvenir ira peut-être jusqu'à la pénalisation du client, mais ce n'est qu'un moyen : ce n'est pas un but en soi. Je ne peux donc pas laisser dire que notre loi serait répressive et que son unique objet serait de pénaliser les clients de la prostitution. Ce serait réducteur, et assez inconvenant à l'égard des personnes prostituées elles-mêmes, qui doivent être protégées plutôt que stigmatisées.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion