Quel gâchis depuis le décret du 24 janvier 2013 ! Je m'insurge devant l'utilisation éhontée par M. le ministre de l'enquête diligentée par l'AMF. Quand un grand quotidien national titre « Rythmes scolaires : plus de 80 % des communes satisfaites », il faudrait tout de même préciser que, sur les 3 852 communes – a priori favorables à la réforme – qui l'ont mise en oeuvre, soit 17 % des communes qui ont encore une école sur leur territoire, seules 1 100 ont répondu, soit moins de 30 % : les 70 % restantes sont probablement gênées aux entournures. En outre, sur ces 1 100 communes, un tiers n'a pas renseigné la rubrique relative au coût.
Après avoir soutenu que l'école devait être tenue à l'écart de toute échéance électorale, le ministre Peillon a annoncé à la veille du Congrès des maires et à l'approche des élections municipales le renouvellement du fonds d'amorçage pour 2014, doté d'une enveloppe de 104 millions d'euros dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) – alors que, selon nos estimations, il faudrait au moins 800 millions.
Les parents sont très inquiets, les syndicats aussi : selon l'Union locale de la CGT et le SNUipp-FSU, qui déplorent la confusion entre temps scolaire et périscolaire et le risque d'augmentation des impôts locaux, « l'État crée la dislocation de l'école publique ».
L'un des grands principes de l'éducation nationale, c'est l'égalité des chances. La réforme va au rebours de ce principe.