D'abord, il est incontestable que de très gros problèmes se posent sur le terrain. Dans ma commune de Versailles, qui compte près de 100 000 habitants, j'ai rarement vu une telle unanimité : les syndicats, les parents d'élèves, la grande majorité des enseignants et le personnel municipal, notamment les animateurs, nous demandent tous de résister à cette nouvelle mesure.
Ensuite, le coût de la réforme est disproportionné. Dans une période très difficile du point de vue budgétaire, il équivaut, pour une ville comme la nôtre, à deux points d'impôt. Et ce ne sont pas les compensations qui permettront de faire face à cette dépense. N'oublions pas, en effet, que la réforme implique de prévoir le mercredi des transports et des repas supplémentaires, ainsi qu'un nettoyage des locaux.
Troisièmement, la réforme est contraire à l'esprit de la décentralisation, dont l'acte III est pourtant à l'ordre du jour. Dans les autres pays européens, en Allemagne, en Italie ou au Danemark, ces mesures sont toujours adoptées au niveau local.
Enfin, le contenu des activités est extrêmement variable. On prétend faire cette réforme pour les enfants, mais, quand on voit ce que les différentes communes peuvent proposer, on est atterré par son caractère inégalitaire.
Il est donc indispensable que nous débattions de la réforme, ce qui n'a pas été véritablement fait jusqu'à présent. La présente proposition de loi en fournit l'occasion. Regardez ce qui se passe en ce moment en Allemagne : nous devrions être capables, nous aussi, de parler sérieusement ensemble de l'intérêt général.