Intervention de Anne-Marie Escoffier

Séance en hémicycle du 3 décembre 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir du centre de maintenance air france à blagnac

Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée chargée de la décentralisation :

Mesdames, messieurs les députés, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser l’absence de M. Cuvilliez qui est actuellement à Montpellier, où il assiste aux assises de l’économie maritime. Sachez qu’il aurait voulu répondre personnellement à chacune des questions qui lui sont posées et auxquelles je répondrai en son nom, tant son implication est forte sur les sujets sur lesquels vous l’interrogez.

Madame la députée, j’essaierai donc en ses lieu et place de vous apporter quelques réponses. L’objectif prioritaire, vous l’avez dit, c’est bien le maintien de l’emploi et vous avez raison de rappeler les objectifs avec lesquels a été instauré le CICE – vous l’avez fait avec beaucoup de conviction. Le CICE va effectivement profiter à Air France et je comprends que vous souhaitiez que la masse financière dont cette société va bénéficier lui permette d’envisager son avenir en cessant de diminuer ses effectifs, contrairement à ce qui est prévu.

Cependant, la situation de l’ensemble des transporteurs aériens français et d’Air France reste fortement perturbée par une conjoncture très difficile. Le CICE ne suffit pas à redonner à Air France les marges de compétitivité qui lui manquent face à ses concurrents. À titre d’exemple, et ce sont des chiffres qu’il est bon de rappeler, l’entreprise devrait percevoir en 2013, au titre du CICE, 45 millions d’euros, qu’il faut comparer aux résultats déficitaires de près de 1,2 milliard en 2012 du groupe Air-France-KLM, groupe dont Air France représente environ les deux tiers en termes d’activité. La société a donc dû se résoudre à procéder à une seconde phase de son plan d’ajustement.

Il est de l’intérêt de l’entreprise, mais aussi celui de tout notre tissu économique et social, qu’elle reconstitue une compétitivité qui seule lui permettra de retrouver sa position parmi les grandes compagnies de rang mondial. C’est donc, pour la France, un enjeu majeur, avec l’objectif prioritaire de l’emploi. Il y aurait d’ailleurs fort à craindre que si la situation d’Air France continuait de se dégrader, en l’absence de ce plan d’ajustement supplémentaire, la spirale de la perte d’emplois soit au bout du compte encore plus sévère. Certes, il ne faut pas en arriver là.

Le Gouvernement veille donc à ce que ces mesures structurelles impératives se limitent au strict nécessaire. En particulier, il est extrêmement vigilant sur le fait que la réduction des effectifs soit recherchée par des départs volontaires, afin d’éviter toute perte d’emploi contrainte. C’est une possibilité qui est utilisée chaque fois que possible.

Ces efforts doivent impliquer tous les secteurs d’activité du groupe. Air France n’a plus les moyens de garder en son sein des activités pour lesquelles elle n’est pas en position favorable et doit se concentrer sur les secteurs pour lesquels elle est en mesure de faire face à la concurrence et de regagner une croissance. C’est dans ce cadre que l’entreprise a décidé de poursuivre l’activité du centre de maintenance de Toulouse, tout en arbitrant en faveur des activités industrielles qui sont rentables et en croissance : l’entretien des moteurs et des équipements. Pour les activités déficitaires, elle recherche des contreparties en charges de travail sur ses produits les plus compétitifs.

Il faut saluer l’esprit de responsabilité qui a animé les organisations syndicales dans leurs discussions avec la direction : la signature par les syndicats, le 26 novembre dernier, d’un accord majoritaire sur le plan de départ volontaire en est un signe.

Madame la députée, je puis vous assurer que je rapporterai fidèlement vos propos ainsi que l’inquiétude qui est la vôtre à M. Cuvillier, pour que le Gouvernement continue à trouver des solutions aussi favorables que possible.

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