Intervention de Didier Quentin

Séance en hémicycle du 3 décembre 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Projets miniers dans l'estuaire de la gironde

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Quentin :

Madame la ministre, je souhaite appeler votre attention sur des projets d’extraction de granulats marins à l’embouchure et au large de l’estuaire de la Gironde, juste devant la ville de Royan dont je suis le maire.

Dans le courant du mois de septembre dernier, nous avons été informés, de manière très discrète et assez désinvolte, qu’une concession située à proximité immédiate de la côte royannaise devrait recevoir une autorisation d’exploitation pour trente ans, avec une capacité d’extraction évaluée à 13 millions de mètres cubes de graviers.

En outre, un permis exclusif de recherche de sables et graviers siliceux est demandé, pour une période de cinq ans, par le GIE Granulats de la façade atlantique. Ce permis couvre une surface de 431 kilomètres carrés et vise à définir un secteur propice à l’extraction de granulats sur le plateau continental, au-delà de la limite des 12 milles nautiques. Je précise que ce secteur du plateau continental est une zone importante de reproduction d’espèces de poissons pêchées par les bateaux des ports de Royan, de La Cotinière, de l’île d’Oléron et de La Rochelle.

Les hauts-fonds de l’embouchure de la Gironde constituent une protection contre la houle, ce qui est essentiel pour la stabilité de notre littoral et de nos plages de sable fin, notre principal atout touristique. Il en va aussi de la sécurité de nos populations contre les submersions marines, sans parler des risques de remontées de cadmium, préjudiciables à l’ostréiculture. Aussi le conseil communautaire de l’agglomération Royan Atlantique s’est-il opposé, ce lundi 25 novembre, à l’unanimité des 100 délégués communautaires, à ces demandes conjointes de permis de recherches.

Enfin, je rappelle que j’avais été à l’origine d’un projet de parc naturel marin pour le nord de l’estuaire de la Gironde. Ce parc aurait l’avantage de protéger d’atteintes irrémédiables le dernier plus grand estuaire naturel d’Europe, ainsi que de préserver des espaces de grande qualité, notamment pour les activités primaires que sont la pêche et la conchyliculture.

Ces projets d’extraction de granulats inquiètent vivement les professionnels de la mer et du tourisme ainsi que les élus et la population. Je vous demande donc, madame la ministre, de ne pas donner suite à ces demandes de permis, mais en revanche, de donner suite au projet d’aire marine protégée.

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