Intervention de Pierre Moscovici

Séance en hémicycle du 3 décembre 2013 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2013 — Présentation

Pierre Moscovici, ministre de l’économie et des finances :

…ce qui n’est d’ailleurs pas une spécificité française, puisque c’est ainsi que la zone euro elle-même est en train de sortir de la récession et de connaître la reprise.

Le chiffre de la croissance a été légèrement négatif au troisième trimestre, mais ce chiffre isolé ne doit pas faire oublier la tendance générale dans laquelle il s’inscrit, et celle que nous suivons est positive. La Banque de France, comme l’INSEE, prévoit ainsi un net rebond de l’activité au quatrième trimestre, avec une hausse de 0,4 %. La trajectoire elle-même n’est donc pas remise en cause.

Il faut du temps pour qu’une amélioration de la conjoncture se traduise concrètement dans le quotidien des Français, mais cette embellie, dont nous devons nous satisfaire sur tous les bancs de cette assemblée, mesdames et messieurs les députés, n’est pas une vue de l’esprit. Notre scénario de reprise a été conforté par les instituts de conjoncture indépendants et les institutions internationales. Le Haut Conseil des finances publiques, que vous avez créé sur proposition du Gouvernement, et qui est en train de trouver toute sa place dans le paysage des institutions financières, après avoir jugé, au moment du projet de loi de finances, que nos prévisions de croissance étaient plausibles, les juge désormais réalistes. La Commission européenne a elle aussi validé sans réserve – j’y insiste – notre scénario, puisque ses dernières prévisions s’établissent à 0,2 % en 2013, 0,9 % en 2014 et 1,7 % en 2015, ce qui est pleinement en ligne avec nos propres prévisions.

J’ouvre ici une parenthèse pour dire que lors du dernier Eurogroupe auquel j’ai participé – et le Conseil Ecofin du 10 décembre, auquel je me rendrai, validera définitivement les rapports de la Commission –, la stratégie budgétaire et financière de la France a fait l’objet d’une approbation sans réserve. Les pays de la zone euro sont classés en quatre catégories : la France appartient à la deuxième, et on ne trouve guère, dans la première, que l’Allemagne, le Luxembourg et l’Autriche. Nous bénéficions d’une validation pleine et entière, avec des marges de manoeuvre certes limitées, mais nous le savons, car nous avons justement fait le pari de la croissance.

Mesdames et messieurs les députés, ces premiers résultats montrent que la France est sur la voie du redressement, grâce à la politique que nous menons, mais aussi et surtout grâce au dynamisme des acteurs économiques. Mais notre tâche collective est de conforter et d’amplifier ce redressement, en restant résolument engagés dans la voie des réformes favorables à la croissance. Notre tâche n’est pas finie. L’embellie économique ne doit pas être une incitation à l’autosatisfaction, mais elle ne doit pas non plus être une occasion d’autodénigrement ou d’autoflagellation, comme certains semblent tentés de le faire.

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