Monsieur le ministre chargé des transports, de la mer et de la pêche, l’actualité m’amène à vous interroger sur le sort réservé à la compagnie de transport maritime MyFerryLink. Le secteur du transport maritime de passagers en général, et pas uniquement cette compagnie, est aujourd’hui en danger ; ce fut d’ailleurs l’objet de la question de Patrick Menucci hier à propos de la SNCM.
Le groupe Eurotunnel a acquis trois navires de l’ex-compagnie SeaFrance après sa liquidation judiciaire. Vous avez suivi ce dossier, monsieur le ministre, depuis l’origine, sans attendre votre nomination ministérielle.
Votre volontarisme tranche avec la passivité hyperactive de l’ancien gouvernement qui a malheureusement abouti, après des mois de procédures, au naufrage que vous connaissez. Cette activité entre Calais et Douvres a ensuite été relancée, sous le nom de MyFerryLink, bénéficiant notamment du soutien des élus locaux. L’autorité de la concurrence française avait donné son aval à la reprise de navires de SeaFrance par Eurotunnel. Cela s’était fait dans les règles, avec les réserves nécessaires.
Pourtant, les Britanniques ont toujours été sceptiques sur ce montage, notamment l’Autorité britannique de la concurrence, qui comptait interdire l’accès au port de Douvres aux navires de la compagnie MyFerryLink. s’agissait pour nous de soutenir une compagnie française, affrétant des navires sous pavillon français qui travaillent dans l’un des détroits le plus fréquentés au monde et qui desservent le deuxième port de voyageurs du monde, Calais.
La décision rendue ce matin par le tribunal d’appel invite à l’assouplissement de la position de l’autorité britannique de la concurrence pour permettre la poursuite du partenariat entre Eurotunnel et la SCOP. C’est heureux, et il faut saluer les salariés et les dirigeants de la SCOP qui ont fait un travail admirable, tant dans le cadre de cette procédure que dans la société en créant une dynamique, un message, une solidarité autour d’une cause. Pour mémoire, MyFerryLink, c’est depuis quinze mois, cinq cent trente-trois emplois repris en France, 8 % du trafic de passagers, 11 % du trafic fret.
Au-delà de cette reconnaissance, monsieur le ministre, je souhaite vous demander quelles sont les garanties que vous êtes en mesure d’apporter pour le maintien de l’emploi français ? Quel est l’avenir de cette compagnie sur le transmanche ?