Avec des industriels de l'envergure de Titan ou de Goodyear, on ne peut se satisfaire de déclarations de bonnes intentions. Je ne sais pas ce que M. Taylor se dit le matin en se rasant, et cela ne m'intéresse pas. Je pense même que nous devons nous garder de toute réaction épidermique, même si M. Taylor nous a insultés, ainsi que le Gouvernement, la représentation nationale et l'ensemble du pays. Là n'est pas le problème. Nous cherchons seulement à savoir s'il s'engage à rester sur le site, à y investir et à y produire – et si son engagement peut lui être opposé. Nous aurions la même exigence à l'égard de tout autre repreneur.
Imaginez-vous que les salariés de Goodyear ont envie d'être roulés comme l'ont été ceux de Continental ? Pourquoi accepteraient-ils de passer sous l'autorité de M. Taylor, qui dirige une société vingt fois plus petite que Goodyear et qui, en France, ne posséderait que l'usine d'Amiens ? En cas de faillite, ils se retrouveraient dans la pire des situations, puisque leur usine passerait aux mains d'un liquidateur.