Intervention de Rudy Salles

Séance en hémicycle du 5 décembre 2013 à 9h30
Libre choix des maires concernant les rythmes scolaires dans l'enseignement du premier degré — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Le dispositif a provoqué de nouvelles fractures territoriales dans notre pays, celles-là mêmes que le Premier ministre se proposait vaillamment de combler, il y a quelques jours encore, lors du dernier salon des maires,

Ces fractures vont s’élargir et s’approfondir parce que la plupart des communes n’ont pas les moyens de recruter en nombre suffisant des éducateurs diplômés pour prendre en charge les enfants susceptibles de fréquenter les structures périscolaires qu’induit la réforme. Elles recruteront donc des personnels moins qualifiés, sur la base de contrats plus précaires qui se formeront « sur le tas » et auxquels seront confiées des missions équivalentes à celles des personnels qualifiés.

Il fallait bien tenter de sortir de cette situation. C’est, il nous semble, l’objet de cette proposition de loi, qui a l’avantage de relier les deux premiers et les plus fondamentaux piliers de la République, l’école et les maires.

Parce que l’école, c’est la République, et le maire en est son intercesseur du quotidien. Précisément, le maire est placé au coeur du dispositif qui nous est proposé parce que c’est l’acteur de toutes les proximités, parce que c’est le « mécano » de la démocratie locale, parce que c’est forcément celui qui apporte des réponses concrètes. C’est un fédérateur, un pacificateur qui dessine une trame là où tout est intriqué et complexe. C’est aussi l’ultime régulateur de la dépense publique, au plus près des besoins et des réalités.

Nous comprenons donc parfaitement la logique positive et l’esprit constructif de cette proposition de loi, et nous les partageons. Il va de soi que cette contribution doit s’ajouter à d’autres pour une mobilisation générale au service de l’éducation de nos enfants, parce qu’il faut un sursaut républicain, comme le disait avant-hier Jean-Louis Borloo, président de notre groupe, dans cet hémicycle.

On ne réussira pas à inverser la courbe de l’échec de notre enseignement, dont la dernière enquête PISA montre l’accentuation, si nous ne constituons pas un pacte national pour la jeunesse et pour l’excellence. C’est un enjeu d’éducation, mais aussi de solidarité, de liberté et de fraternité. Et c’est évidemment un enjeu d’avenir pour la communauté nationale tout entière.

L’école après l’école, c’est encore l’école. Et cette école, c’est la République. Or, l’une et l’autre ont aujourd’hui plus que jamais besoin de sérénité et de détermination collective.

La voie des possibles ainsi tracée, il faut naturellement agir partout, avec les talents et les envies qui s’égrènent. Cette grande alliance nationale, que l’UDI appelle de ses voeux, doit se traduire par une multitude de projets locaux qui réconcilient l’école et la mairie.

C’est au creuset de chacun de nos territoires que nous pourrons ainsi faire émerger les bonnes initiatives pédagogiques, car dans cette proximité immédiate entre ceux qui décident et les usagers, le droit à l’erreur n’existe pas.

L’école a dû et doit encore faire face à des mutations profondes de notre société. Il faut aujourd’hui l’accompagner. L’éducation a une ambition plus large et peut-être plus profonde encore ; il faut aussi l’accompagner.

Alors oui, ajoutons ici de la souplesse pour viser effectivement l’égalité républicaine. Ajoutons de la souplesse pour concevoir sur mesure des projets pédagogiques en lien direct avec les réalités. Ajoutons de la souplesse pour permettre à nos enfants de s’ouvrir à toutes les curiosités. Ajoutons de la souplesse pour conduire des expérimentations pédagogiques innovantes qui permettent d’offrir à chaque enfant un accès réel à la culture.

Cette proposition de loi nous semble nourrie de cette inspiration fertile. C’est pourquoi le groupe UDI votera pour ce texte !

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