…c’est-à-dire seulement pour améliorer le rendement. Il y a une raison à cela que personne ne peut ignorer : le travail de nuit a des effets néfastes sur la santé des travailleurs. C’est notre position et c’était aussi la vôtre jusqu’à présent.
Vous vous étiez vous-mêmes interrogés sur ce point, puisque Jean-Frédéric Poisson a présidé une mission d’information à ce sujet, sous votre majorité, et en procédant aux bonnes auditions. J’en citerai une seule, celle de Gérard Lasfargues, professeur d’université et surtout chef du département des expertises intégrées de l’AFSSET, qui a déclaré : « Concernant les travailleurs touchés par la deuxième forme de pénibilité – horaires atypiques –, les chercheurs observent un accroissement des maladies coronariennes. Le lien direct de cette forme de pénibilité avec le système cardiaque et le système nerveux est prouvé. En outre, elle augmente les facteurs de risque sanitaire […]. Cette forme de pénibilité s’accroît. Le seuil de dix ans de travail de nuit est également constaté pour l’irréversibilité des dégâts sanitaires. » Les conclusions de Gérard Lasfargues figurent dans le rapport et ont été prises en compte dans les propositions faites alors par M. Poisson puisqu’il recommandait de ne pas toucher à la législation sur le travail de nuit pour cette raison.