Je saisis l’occasion de ce débat sur le volontariat pour faire entendre dans l’hémicycle un témoignage que Luc Chatel et moi avons recueilli dans le cadre des auditions que nous avons menées pour préparer cette proposition de loi.
Je ne me fais pas beaucoup d’illusions : je ne crois pas que ce témoignage sera de nature à ôter leurs oeillères à nos collègues de la majorité, mais il me semble néanmoins que ces propos doivent pouvoir être entendus.
Nous avons reçu les représentants des salariés de Sephora, qui nous disaient être tous volontaires. Parmi eux, certains l’étaient pour des raisons économiques, pour bénéficier des majorations salariales dont ils avaient besoin. Ils l’avaient choisi et cela leur était utile.
Ils disaient également que certains étaient volontaires pour des raisons de choix de vie, et qu’ils le seraient d’ailleurs probablement même sans bénéficier des majorations salariales. Ils nous ont cité deux cas : d’abord, celui de couples qui avaient besoin, pour assister une personne dépendante à la maison, d’avoir des horaires décalés entre eux et qui, de toute façon, ne pourraient pas travailler aux mêmes horaires en journée.
Le second cas concerne des étudiants ayant signé avec Sephora des contrats de vingt-cinq heures hebdomadaires, réalisées le soir, et qui étaient confrontés à un choix : démissionner ou travailler pendant les heures de cours. Certains ont déjà démissionné, puisqu’ils ne pouvaient pas travailler pendant les heures de cours. D’autres ont été obligés de choisir de sécher les cours, ne pouvant pas arrêter de travailler.
Voilà le résultat de l’aveuglement idéologique et surtout anachronique de nos collègues socialistes !