Mais elle était là tout à l'heure.
Les Français plébiscitent l'universalité du système et considèrent que chacun doit pouvoir en bénéficier sans distinction, partout sur le territoire. Mais, dans leur grande majorité, ils n'entendent pas voir leurs prestations baisser ou le reste à charge augmenter régulièrement, comme cela a été le cas les années précédentes, sous la droite. S'ils restent majoritairement hostiles à la hausse des cotisations, entre 30 et 40 % d'entre eux se déclarent désormais prêts à cotiser davantage pour parvenir à ces objectifs. Enfin, ils sont à 63 % hostiles à la mise en concurrence des caisses publiques et des assurances privées.
En résumé, nos concitoyens sont lucides, ce ne sont pas des bisounours. Ils veulent un système de protection public, un système de soins de proximité efficace et moderne. Ils savent que ce système a un coût et ils sont prêts à l'assumer solidairement. Ce PLFSS est en adéquation avec leurs aspirations, car il entend assurer durablement l'équilibre des comptes et améliorer l'accès aux soins de tous.
Je tiens à évoquer plus particulièrement trois points.
D'abord, il est nécessaire de lutter contre les déserts médicaux au plus près des situations de terrain, en s'extrayant de moyennes nationales parfois faussement rassurantes. Je sais à cet égard l'engagement de notre rapporteur de la branche maladie, Christian Paul.
Il convient également de réguler les honoraires libres de ceux qui ont oublié depuis longtemps le tact et la mesure, jetant le discrédit sur l'ensemble d'une profession injustement montrée du doigt. L'accord signé aujourd'hui va dans le bon sens, mais nous serons très exigeants pour un encadrement strict à l'hôpital public.
Enfin, il est nécessaire de réduire rapidement le nombre de ceux qui déclarent renoncer aux soins, nombre qui a augmenté entre 2006 et 2010, particulièrement pour ce qui concerne les soins dentaires et optiques. Ce sera le sens de la future grande loi d'accès aux soins, que nous appelons de nos voeux pour 2013.
La prévention, parent pauvre de notre système, et la médecine curative ont un seul objet : l'amélioration de l'état de santé de la population. Le vieillissement de celle-ci est une donnée incontournable. Nous avons devant nous le chantier du grand âge et de la dépendance. Aujourd'hui, quand une Française fête ses 60 ans, elle peut espérer vivre jusqu'à 87 ans, le Français se contentant pour sa part de 82 ans. Il convient cependant d'apporter un bémol à ces chiffres, car l'espérance de vie en bonne santé recule.
Le nombre de maladies chroniques explose, qu'il s'agisse des cancers, des maladies cardio-vasculaires, des maladies respiratoires ou du diabète. On estime les cas à 15 millions ; ces maladies seraient à l'origine de 63 % des 555 000 décès recensés en France en 2011. Elles sont liées à nos conditions de vie : alimentation trop riche, tendance à l'obésité, consommation de tabac et d'alcool, pollution de l'air, conditions de travail. Le surpoids et l'obésité sont des marqueurs sociaux : les plus pauvres ont quatre fois plus de chance d'être atteints que les plus riches. Selon certaines études, la plupart des tumeurs déclarées chez les agriculteurs auraient pour origine l'utilisation des pesticides. La pollution liée aux microparticules est aujourd'hui extrêmement préoccupante, quelle que soit son origine. Enfin, l'organisation du travail est délétère : les phénomènes d'épuisement, les suicides se multiplient. Le chantier est immense.
Je vous invite à vous mobiliser autour de ce projet de loi, qui propose de nouvelles ressources, recherche l'équilibre indispensable entre la ville et l'hôpital et met fin à de nombreuses inégalités. Oui, chers collègues, avec ce PLFSS, le changement, c'est maintenant ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)