Le tragique événement de ce week-end l'a rappelé : outre la nécessaire remise à niveau des comptes de l'assurance maladie, il est primordial de rétablir la confiance en notre système de santé en privilégiant un meilleur accès aux soins en toutes circonstances.
Il faut saluer les mesures restaurant plus de justice : la possibilité de départ à soixante ans des travailleurs de l'amiante ; le remboursement à 100 % de l'IVG ; l'avance des frais pour les ménages les plus modestes embauchant une assistante maternelle ; enfin, et j'y suis particulièrement sensible, la possibilité de percevoir des indemnités journalières pour les exploitants agricoles et la possible attribution à titre gratuit de points de retraite pour les non-salariés agricoles en situation d'invalidité ou de maladie.
Mme la ministre de la santé et des affaires sociales l'a souligné en commission : le combat contre les inégalités sociales et les inégalités territoriales d'accès aux soins doivent être la base de notre action.
Il y a inégalité sociale quand la pauvreté limite l'accès aux professionnels de santé. Deux spécialités sont particulièrement concernées : l'optique et l'odontologie. Il reviendra au Gouvernement et à la majorité de se donner les moyens de lutter contre ces intolérables inégalités. Celles-ci sont relayées par certains spécialistes qui considèrent les malades comme des clients et non comme des patients. Dans un contexte de crise économique, leurs exigences deviennent très subjectives. Si j'en juge par les récentes déclarations de l'ordre des médecins publiées dans la presse locale, ils attendent ainsi du département du Gers qu'il soit « attractif, avec une voirie adaptée pour permettre aux conjoints de médecins d'aller travailler ailleurs si nécessaire ».
Il y a aussi des inégalités territoriales et, en tant qu'élue d'un territoire rural, je ne peux qu'être préoccupée par la question des déserts médicaux. La création de postes de praticiens territoriaux de médecine générale et l'instauration de nouveaux modes de rémunération incitant au travail en équipe vont dans le bon sens. Mais les territoires ruraux cumulent plusieurs handicaps : d'un côté, le nombre de leurs médecins libéraux s'amenuise et, dans certaines spécialités, le délai d'attente est préjudiciable à la santé des patients ; de l'autre, leurs structures hospitalières souffrent de restructurations qui réduisent l'accès aux soins. Loin des CHU hyper-médicalisés, les centres hospitaliers de proximité permettent un maillage territorial de l'accès aux soins. Ils assurent les soins médicaux courants. S'ils sont faiblement médicalisés, ils remplissent de plus en plus une mission d'accueil et de soins aux personnes âgées dépendantes à travers la prise en charge des maladies liées à l'âge. Le réseau local doit donc être soutenu dans ses initiatives.
L'argument de la sécurité sanitaire ne peut-être ignoré, mais celle-ci est mise à mal lorsqu'un nombre important de nos concitoyens doivent effectuer de longs déplacements pour trouver une structure pouvant les accueillir. Il convient donc de procéder à une adaptation des petites entités hospitalières, de développer une solution d'accueil alternative en développant les maisons médicalisées avec une permanence des soins. De nombreuses initiatives d'élus locaux visent, par des aides financières, par le développement de systèmes de surveillance des personnes âgées et par des facilitations administratives, à maintenir un maillage territorial de santé. Il faut en tenir compte.
Tant de chantiers en perspective pour notre majorité, et nous serons bien sûr à vos côtés, mesdames les ministres, pour les mener à bien et pour vous soutenir. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)