Je remercie les deux représentants du Parlement européen, en particulier notre collègue grecque, qui a fait l'effort de s'exprimer brillamment dans notre langue.
Je suis malheureusement assez sceptique sur la capacité de l'Union européenne à mettre en oeuvre une politique de défense, pour une raison simple : la défense pose la question du commandement, donc de la décision politique, et donc des institutions politiques qui permettent de prendre des décisions, que ce soit en urgence ou à plus long terme.
Vous avez cité le cas des États – Belgique, Pays-Bas, Danemark, Allemagne – qui mettent déjà en oeuvre des coopérations dans le domaine de la défense. Quel serait le schéma à quelques pays, et quels seraient ces quelques pays prêts à bâtir un système de décision politique commun pour les questions de défense – au moins pour certaines d'entre elles ? Faute de cela, nous en resterons soit à l'OTAN, soit à un pis-aller. Il est révélateur que l'on en vienne à se réjouir que 380 soldats néerlandais participent, dans la phase actuelle, à l'opération au Mali, alors que la France a engagé quelques milliers d'hommes sur le terrain, ou que l'on dise que l'intervention française n'a tenu qu'à un fil – la mise à disposition par certains États d'avions de transport. On s'ingénie à l'optimisme en mettant en avant peu de chose, finalement, au regard de notre engagement et des risques que nous avons pris.