Intervention de Véronique Louwagie

Séance en hémicycle du 23 octobre 2012 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

Vous administrez plus qu'une ordonnance à vos patients. Vous les soignez à coup de taxes ! La liste de ces remèdes-taxes est impressionnante : hausse des cotisations sociales, nouvelle contribution pour les retraités, hausse des droits d'accise sur la bière… et la liste n'est pas exhaustive ! Ce sont bel et bien les assurés sociaux qui vont supporter votre cure d'injustices.

Les quelque 3,4 milliards d'euros de taxes supplémentaires que vous avez annoncés me paraissent excessifs. Ils sont anxiogènes pour nos concitoyens. Faire peser 11 milliards d'euros de prélèvements notamment sur les entrepreneurs sera lourd de conséquences en matière de croissance et d'emploi !

Mme la ministre de la santé a déclaré devant la commission des affaires sociales « ne pas vouloir fragiliser les pensions de nos concitoyens retraités ». Cette déclaration est à mettre en regard de la taxe sur les retraités que je viens d'évoquer.

Fidèle à votre tradition de faire table rase du passé, vous remettez en cause les réformes de l'ancienne majorité, comme le report de la T2A pour la réforme de l'hôpital. Renoncer à réformer les hôpitaux s'avère une erreur stratégique, car le mouvement lancé par l'ancienne majorité allait dans le bon sens.

Mais, pour le reste, ce projet laisse planer un sentiment d'inachevé et il culpabilise nos concitoyens. Si vous comptez faire en sorte que les Français se soignent mieux et aillent consulter leur médecin, permettez-moi de vous dire que cet objectif me paraît difficilement conciliable avec les mesures de ce PLFSS ! Accroître les inégalités financières et géographiques n'est pas la bonne solution !

Élue d'un territoire rural, je suis inquiète, comme bon nombre de mes collègues, de la triste réalité que représentent les déserts médicaux en zone rurale.

Je ne reviendrai pas sur l'épouvantable drame qui s'est produit il y a quelques jours. Je m'interroge cependant sur l'engagement pris par le Président de la République qu'aucun Français ne doive se trouver à plus de trente minutes d'un service d'urgences. S'il faut se féliciter de l'engagement pris de lutter contre les déserts médicaux, il faudra faire preuve de vigilance quant aux réponses qui seront apportées par le Gouvernement.

Les hôpitaux de proximité jouent un rôle majeur, et il semble nécessaire de les soutenir.

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