Ce sujet ne pourrait-il pas être traité dans le cadre d’une mission d’information ou par le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques ?
Mes chers collègues, l’évaluation précise et transparente de ces coûts est évidemment essentielle, mais il était indispensable d’étendre le champ de réflexion de la commission d’enquête aux différentes sources d’énergie susceptibles de contribuer à notre bouquet énergétique, afin de prendre en compte l’ensemble des coûts de production de l’énergie.
Au groupe UDI, nous aurions souhaité voir adopter une vision globale, ce qui nous aurait permis d’alimenter utilement le débat sur la transition énergétique. Pourquoi ne pas analyser l’impact d’une baisse progressive de la part du nucléaire sur le prix de l’électricité ? Pourquoi ne pas chercher à estimer le coût de la promesse du Président de la République de ramener la part du nucléaire à 50 % – contre 75 % aujourd’hui – à l’horizon 2025 ?
Cette question n’est pas neutre. Rappelons que cela impliquerait la fermeture d’une vingtaine de réacteurs dans les dix prochaines années. Cela a fait dire la semaine dernière à Anne Lauvergeon, qui a quelques connaissances sur le sujet, que cet engagement était totalement irréaliste et que 1’ « on ne pouvait pas se le permettre ».
Soyons clairs : nous sommes ouverts à une baisse de la part du nucléaire. Nous plaidons pour un bouquet énergétique équilibré, conformément aux objectifs que nous nous sommes fixés dans le Grenelle de l’environnement, et conformément au paquet climat énergie défini par l’Union européenne.
C’est pourquoi nous attendons avec impatience de faire valoir nos propositions dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique, que nous ne voyons toujours pas venir.
Nous aborderons cette question sans a priori idéologique, dans une démarche pragmatique, avec la volonté de concilier trois impératifs fondamentaux : préserver et garantir la plus grande indépendance énergétique possible pour notre pays ; soutenir le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de notre économie ; accompagner l’évolution de nos modes de production, de consommation et de distribution d’énergie pour une plus grande durabilité.
Malheureusement, le champ trop limité de cette commission d’enquête ne nous permettra pas d’ouvrir cette réflexion, même si nous nous félicitons qu’il ait été élargi à l’étude des conséquences de la fermeture et du démantèlement des réacteurs, notamment de la centrale de Fessenheim.
Nous participerons aux débats de la commission, mais pour les raisons que je viens d’exposer, et face à cette occasion manquée, le groupe UDI ne peut apporter son soutien à la création de cette commission d’enquête.