Intervention de Marylise Lebranchu

Séance en hémicycle du 12 décembre 2013 à 15h00
Modernisation de l'action publique territoriale et affirmation des métropoles — Article 45

Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l’état, de la décentralisation et de la fonction publique :

Ce qui a beaucoup choqué les territoires ruraux, c’est qu’au moment où l’on a renforcé les pôles métropolitains par la loi que vous évoquiez à l’instant, l’on n’ait rien prévu pour toutes les zones interstitielles, qui n’étaient pas forcément constituées en pays, car ce n’est pas la tradition partout. Avec l’Association des maires et d’autres associations, ainsi qu’avec le Sénat, nous avons pensé qu’il convenait de prévoir des outils pour les zones situées entre les métropoles, afin d’assurer une cohérence en termes d’aménagement du territoire et d’établir une forme de correspondance entre les pôles métropolitains et les pôles dits ruraux.

Je n’ai pas trouvé choquant qu’un certain nombre de maires ruraux, mais aussi la DCF, proposent de renforcer des outils de mise en commun pour sélectionner, mettre en valeur et soutenir des projets sur les territoires. Il peut être très important pour les régions de France, à qui il est demandé de porter l’ensemble des projets, de bénéficier d’une organisation entre plusieurs communautés de communes rurales, par exemple, afin de soutenir un projet lors de la discussion d’un schéma ou de la répartition des fonds structurels, mais aussi et surtout au moment où sont écrits les schémas régionaux d’aménagement du territoire.

Franchement, pour avoir beaucoup discuté avec les communes rurales, je peux dire que j’ai compris la demande des pôles. Ce que je n’ai pas compris, c’est que certains parlementaires du Sénat aient parfois refusé d’y associer l’adjectif « rural » ! Le récent rapport de l’OCDE sur le territoire urbain et le territoire rural dans le monde d’aujourd’hui souligne la nécessité de donner au milieu urbain la possibilité de se développer, mais sans négliger pour autant les espaces ruraux. Comme je l’ai dit devant le Sénat, nous avons trop tendance à oublier que l’une des grandes questions du XXIe siècle sera celle de l’indépendance alimentaire. Nous sommes heureux de constater qu’un certain nombre de pays en voie de développement ont à nouveau besoin de protéines, mais nous savons que la grande bagarre des protéines va commencer vers 2030. Nous aurons alors besoin d’un aménagement extrêmement performant de nos grandes zones rurales et agricoles. Il faut donc dès maintenant donner les moyens aux communautés de communes de réfléchir aux projets structurants tout en veillant à la préservation des surfaces agricoles, dont chaque mètre carré se révélera précieux, si ce n’est indispensable, en 2050. Faisons en sorte de ne pas avoir à regretter un jour de n’avoir pensé qu’à l’urbanisme, sans prendre conscience de l’importance de l’aménagement de notre milieu rural.

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