Intervention de Jacques Krabal

Réunion du 11 décembre 2013 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Krabal :

Au-delà des diagnostics et des projections, il y a la réalité : la mondialisation est un modèle en crise, comme le montrent aujourd'hui les chiffres du chômage, les plans sociaux en France et à l'étranger (celui d'EADS est le dernier en date), les déficits, la dette, etc.

Il nous faut changer de modèle, de paradigme puisque c'est l'expression à la mode, car les mutations entraînées par cette mondialisation débridée se font au détriment des personnes, de leur environnement, et des espaces interstitiels, au profit, d'abord, de la grande finance. La situation des travailleurs détachés est l'expression la plus logique et la plus criante de la mondialisation, avec en point d'orgue la « directive Bolkestein ». Je tiens à saluer les avancées arrachées par le Gouvernement pour préserver notre modèle social.

Monsieur le préfet Delzant, appeler à un processus de polarisation spatiale des territoires, c'est en fait négliger les territoires ruraux au profit des espaces métropolisés. Si comme vous l'indiquez, les dynamiques globales métropolitaines sont inéluctables et s'imposent à nous, malgré nous, l'aménagement équilibré de notre territoire n'est-il donc pas condamné à l'échec ? Les perdants seront plus nombreux que les gagnants : quel est alors l'avenir que vous dessinez pour les espaces ruraux, comme le sud de l'Aisne que je représente ?

Beaucoup de territoires subissent les conséquences de la disparition des services publics de proximité, et du nomadisme des entreprises. J'ai en tête l'exemple du groupe Andros dans ma circonscription, qui ferme une entité pourtant rentable dans un territoire rural. Comment alors dans ces conditions envisager un « rattrapage » des territoires non métropolitains ?

Je m'interroge sur votre capacité à concilier des logiques contradictoires : je participerai cet après-midi au « Cinquième rendez-vous de l'intelligence locale », dont le mot d'ordre est à l'exact opposé de ce que vous venez de nous présenter. Leur perspective est bien celle de la démondialisation, or vous en conclurez les travaux après nous avoir ce matin vanté la perspective de la mondialisation.

Concernant Saclay, comment et par quels indicateurs évaluez-vous votre capacité à renouveler l'industrie française et européenne ? Paris-Saclay est-il un isolat ou bien est-il connecté à l'ensemble de son territoire, du territoire français ? Quels sont les moyens disponibles pour essaimer les fruits de vos avancées dans les territoires ruraux voisins et dans le reste du pays ?

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