Intervention de Hervé Pellois

Séance en hémicycle du 16 décembre 2013 à 16h00
Missions de l'Établissement national des produits agricoles et de la pêche maritime — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Pellois :

L’exposition universelle 2015 de Milan constitue un rendez-vous incontournable, auquel la France se prépare depuis déjà plusieurs mois. Véritable vitrine du savoir-faire et de la valorisation de nos fleurons nationaux, son thème « Nourrir la planète, énergie pour la vie » dédiera à la France un rôle pivot.

La France est, en effet, le premier pays agricole de l’Union européenne. La somme des secteurs de l’agriculture, de la sylviculture, de l’agroalimentaire et de l’industrie du bois représente plus de 1,8 million de personnes, employés ou employeurs, générant 4,5 % du PIB national. Nos industries agroalimentaires comptent 13 500 entreprises, représentant 147 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 415 000 salariés. C’est le premier secteur industriel national.

L’agriculture alimente l’industrie et l’industrie enrichit l’agriculture. Ainsi, la France se situe au quatrième rang mondial des pays exportateurs de produits alimentaires. Ces échanges internationaux constituent le socle du défi du XXIe siècle, à savoir nourrir le monde. La planète comptera plus de 9 milliards d’habitants en 2050. L’enjeu est bien d’anticiper la capacité des agricultures à satisfaire les besoins alimentaires d’une population en croissance. Pour y répondre, nous devons nous appuyer sur une diversité et une complémentarité des formes d’agriculture.

Dans ce contexte, la France a souhaité organiser son intervention à Milan autour de quatre axes. Le premier est de contribuer à l’autosuffisance alimentaire mondiale par la mise en valeur du potentiel agricole et scientifique de la France. Le deuxième est de produire plus et produire mieux, par l’intégration du développement durable ; l’agroécologie, défendue par le ministre Stéphane Le Foll dans son projet de loi d’avenir, y aura toute sa place. Le troisième est de s’impliquer pour que tous les peuples accèdent à l’alimentation, par la coopération et le transfert de technologies. Le dernier est de mettre en évidence le savoir-faire de la France en matière de sécurité alimentaire.

Ce projet est donc important pour le rayonnement international de la France sur le thème de l’alimentation, cher à notre histoire et à notre culture. Ce projet est également important car, avec 12 milliards d’excédents, le secteur d’activité agricole et agroalimentaire est vital pour la balance commerciale de notre pays.

Le thème choisi a tout naturellement conduit à confier le pilotage administratif de l’exposition à FranceAgriMer, déjà chargée par la loi d’encourager l’organisation de la mise en marché au niveau international des produits agricoles et alimentaires et de contribuer à des actions de coopération internationale.

En 2012, l’établissement a versé 553,6 millions d’euros d’aides, dont 433,2 millions provenaient de fonds européens. FranceAgriMer reçoit aussi des crédits nationaux d’aides aux filières ou de gestion de crise et en assure la distribution en concertation avec la profession agricole. Plus largement, l’établissement est engagé dans un plan de soutien à l’exportation par le biais des filières, l’apport des spécialistes des filières étant indispensable pour mener à bien ces actions.

FranceAgriMer aura pour tâche principale, sous l’autorité du commissaire général de l’exposition Alain Berger, de faire construire le pavillon français dans un délai extrêmement contraint puisqu’il doit être livré avant fin 2014, comme l’a rappelé Mme la ministre. Le budget estimé pour notre participation s’établit à 20 millions d’euros, dont plus des deux tiers devraient servir à la construction du pavillon. À titre de comparaison, je me permets de rappeler que le budget prévu pour l’exposition universelle de Shanghai en 2010 était de 50 millions. Dans un contexte où les ressources financières s’amenuisent, ce budget doit néanmoins permettre à la France d’assumer un bilan, une présence à la hauteur de ses ambitions. Il repose sur un financement public, mais des financements complémentaires pourront par ailleurs être sollicités notamment auprès des interprofessions, des entreprises et des collectivités territoriales.

Lors de l’exposition universelle de Shanghai, le pavillon français a été le plus visité, avec 10 millions de visiteurs sur les six mois de l’événement. Les organisateurs de Milan 2015 tablent sur 7 millions de visiteurs ; à nous de leur en donner les moyens. Cette proposition de loi, portée par nos collègues et amies les sénatrices Renée Nicoux et Bernadette Bourzai, vise entre autres à sécuriser juridiquement l’action de FranceAgriMer pour cet événement, comme nous l’a brillamment expliqué notre rapporteure Clotilde Valter.

Après un Sénat unanime, c’est une Assemblée unanime qui est appelée à voter cette proposition de loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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