Force est de reconnaître que, depuis l'élection de François Hollande, une nouvelle dynamique a été enclenchée en faveur des droits des femmes et de leur égalité dans la société. La création du ministère des droits des femmes était même la première preuve que notre majorité a l'ambition d'engager des mesures fortes et concrètes. Le projet de loi s'inscrit dans la droite ligne de cette ambition en adoptant une approche transversale des droits des femmes dans la société, incluant non seulement la sphère sociale et professionnelle, mais aussi la sphère culturelle et sportive, ce qui est inédit. À cet égard, je félicite à mon tour madame la rapporteure de la qualité de son travail.
Face aux nombreuses inégalités qui subsistent, la seule réponse est une politique législative volontariste. Le texte vise à lutter contre les représentations sexistes encore trop présentes dans les médias. À l'heure où, plus que jamais, on parle de la vie quotidienne des Français, ils sont le principal relais des conceptions de notre société mais aussi un vecteur de construction des stéréotypes. Le respect de la diversité comme de l'égalité entre femmes et hommes nécessite encore de gros efforts puisque, sur les 43 % de femmes dans l'effectif de France Télévisions, seulement 26 % sont chefs de rédaction. Quant au comité exécutif, il est composé aux trois quarts d'hommes. Nous ne pouvons que nous réjouir que le projet de loi s'attaque à ce problème dans son article 16 en donnant pour mission au CSA d'assurer le respect des droits des femmes et de leur image dans la communication audiovisuelle, et de veiller à une juste représentation de celles-ci.
Le texte vise également à mieux inclure les femmes dans le milieu culturel, travail que nous-mêmes avions engagé en adoptant une proposition de résolution très pertinente aux fins d'améliorer le processus de recrutement à la tête des grandes institutions culturelles. Je me demande d'ailleurs ce qu'il en est advenu.
Le projet de loi entend instaurer une meilleure représentation des femmes dans le secteur sportif, encore trop inégal. Ainsi, le président de la Fédération française de football Noël Le Graët, devrait-il penser à promouvoir davantage le football féminin. Il y a encore trois ans, le statut de footballeuse professionnelle n'existait même pas, les joueuses évoluant dans une sorte d'artisanat et des conditions totalement infamantes.
Même si beaucoup reste à faire, le projet de loi va dans le bon sens. C'est la raison pour laquelle le groupe radical de gauche et apparentés le soutiendra.