Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du 17 décembre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Fin de vie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Ma question s’adresse à Mme la ministre de la santé.

« Hurler l’horreur de cette situation. Crier l’insupportable et le dénoncer. Ne plus laisser faire ça. » Ces mots ne sont pas les miens, ce sont ceux de notre collègue écologiste du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, Sandrine Rousseau, évoquant l’interminable agonie de sa maman.

Ces mots, je les fais miens aujourd’hui, ces mots qui tentent de dire l’indicible, c’est-à-dire la souffrance absolue d’un être cher qui n’en peut plus de ne pas partir. Ce drame, cette impuissance, je l’ai vécue moi aussi, comme Sandrine, comme beaucoup de Françaises et de Français qui nous regardent.

Il se trouve que ces deux femmes, nos deux mères, s’étaient liées d’amitié dans le combat face à la maladie, qu’elles avaient affrontée main dans la main avec une force de vie incroyable, mais le cancer a pris le dessus, pour l’une comme pour l’autre. Condamnées sans espoir de rémission, elles n’aspiraient plus qu’à une seule chose : mourir dans la dignité, comme elles avaient vécu leur vie.

Mes chers collègues, si j’ai décidé moi aussi de briser l’omertà de cette douleur intime, c’est que je considère qu’il en est désormais de mon devoir, non pas de fils mais de législateur, car il faut une loi, madame la ministre. On ne peut plus accepter la violence inouïe d’agonies interminables que même les soins palliatifs et le dévouement des soignants ne peuvent plus apaiser. La médecine est capable de prononcer la vie de façon artificielle, elle doit pouvoir l’abréger quand c’est la volonté de la personne.

Madame la ministre, la dignité est un droit, elle exige une loi, ici et maintenant.

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