Intervention de Michel Pouzol

Réunion du 24 octobre 2012 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Pouzol :

Notre collègue Frank Riester a déclaré tout à l'heure qu'il y avait eu trop d'immobilisme. Je le remercie de cet aveu éclairant sur le bilan de la majorité précédente, que nous devons affronter aujourd'hui.

En ce qui concerne France Télévisions, je suis d'ailleurs surpris de l'argumentation de nos collègues UMP. Alors qu'ils ont accumulé les déficits publics au cours des dix années passées, ils reprochent aujourd'hui au groupe SRC de ne pas procéder à des économies. Et quand il est question de solliciter des efforts de gestion de la part de France Télévisions sans remettre en cause la réalisation de ses missions, la nouvelle majorité se voit reprocher de ne pas dépenser assez. Cherchez la cohérence ! Il y a là une différence majeure avec nous, qui portons une vraie stratégie et un vrai projet.

Sur la presse, je remercie M. Michel Françaix pour la qualité de son travail. Il a décrit un budget d'urgence et de sauvetage, tout en esquissant la nécessité de repenser un système d'aides à la presse dont l'efficacité peut être mise en doute, au regard des exemples retentissants de France Soir, du groupe Hersant ou de Presstalis. Une réflexion globale doit effectivement être menée et le rapport ouvre à cet égard des pistes intéressantes pour les années à venir, qu'il s'agisse de la pertinence des aides à La Poste, des aides au portage, mais aussi du livre numérique. À cet égard, j'ai pu constater l'été dernier à Londres que les Britanniques se sont bien plus largement que nous emparés de cet outil, ce qui me fait penser que cette révolution ne tardera pas à concerner la France.

En tout état de cause, ce budget nous permet de répondre à l'urgence qui se dresse devant nous. Alors qu'Antonio Gramsci déclarait que l'ancien monde ne parvient pas à mourir tandis que le nouveau n'arrive pas à naître, notre défi est aujourd'hui d'éviter que l'ancien monde ne meure trop rapidement et notre responsabilité commune de tout faire pour que le nouveau monde naisse. Il me semble que la situation de la presse et du livre est suffisamment dramatique pour que ces objectifs fassent consensus parmi nous.

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