Intervention de Philippe Meunier

Séance en hémicycle du 8 janvier 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Demande d'une mission d'information sur l'opération sangaris

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Meunier :

Monsieur le Premier ministre, nos soldats accomplissent un travail admirable depuis maintenant plusieurs semaines à Bangui, mais ils sont les seuls soldats européens à patrouiller pour tenter de rétablir le calme dans ce pays.

Les troupes africaines présentes sont contestées par une partie de la population quand elles ne se combattent pas entre elles. La situation est extrêmement tendue pour nos forces, qui font face à une instabilité qui se développe en l’absence de solution politique.

Les députés du groupe UMP ont demandé la constitution d’une mission d’information au sujet de l’opération Sangaris. À la surprise générale, cette demande a été rejetée par les présidents des commissions de la défense nationale et des affaires étrangères.

La mission d’information parlementaire au sujet de l’opération Serval au Mali s’est parfaitement bien déroulée. Quelles sont les raisons qui justifient, de la part de l’actuelle majorité, un tel refus pour l’opération en cours en Centrafrique ? Si la décision d’intervenir à Bangui afin d’éviter un bain de sang est justifiée, elle n’empêche pas pour autant de répondre à un certain nombre de questions complexes.

Pourquoi la communauté internationale a-t-elle attendu un an avant d’intervenir, laissant ainsi prospérer les massacres à l’encontre des chrétiens perpétrés par des milices islamistes venues du nord ?

Où sont les renforts militaires de l’Union européenne annoncés en décembre dernier par le ministre des affaires étrangères ?

Quelles sont les solutions politiques étudiées pour sortir de cette situation qui pourrait se révéler extrêmement dangereuse pour la sécurité de nos troupes ?

Quel est le coût de cette opération mandatée par l’ONU, mais payée par les seuls contribuables Français ?

À ce jour, 2500 hommes sont encore engagés au Mali. Comment nos armées pourront-elles mener à bien cette mission avec une loi de programmation militaire qui réduit leurs moyens ?

Ces questions, monsieur le Premier ministre, sont d’importance et justifient la constitution d’une mission d’information parlementaire.

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