Monsieur le ministre de l’éducation nationale, vous avez fait de la lutte contre le décrochage scolaire une de vos priorités, conformément aux engagements pris par le Président de la République de réduire de moitié le nombre de décrocheurs sur la durée du mandat. Cette priorité est directement liée à la question de l’emploi. Chaque année, ce sont en effet 150 000 jeunes de seize à vingt-cinq ans qui sortent du système scolaire sans aucune qualification. Ils se retrouvent ainsi sans emploi dans sept cas sur dix. Et ce sont ces décrocheurs qui alimentent le stock des 500 000 jeunes sans emploi, auquel s’est attaqué le ministre Michel Sapin par une politique volontariste qui se situe nécessairement en aval.
En amont, c’est bien à l’école que se situe le besoin d’agir. Nous savons que les 20 % d’élèves qui quittent le primaire sans avoir acquis les fondamentaux sont les futurs absentéistes au collège, et donc, les futurs décrocheurs.
Leur situation n’est pourtant pas une fatalité, et c’est ce que vous avez montré, monsieur le ministre, avec votre plan contre le décrochage, lequel vise à la fois à prévenir la sortie du système scolaire et à favoriser le retour en formation des jeunes qui ont déjà décroché.
Dès décembre 2012, vous avez pris des mesures fortes dont la mise en place du dispositif Formation Qualification Emploi – le FOQUALE. L’objectif était de faire revenir 20 000 décrocheurs dans un parcours de formation qualifiante en 2013 : cet objectif est aujourd’hui non seulement atteint, mais dépassé, puisque 34 000 jeunes ont pu bénéficier, soit d’une formation diplômante, soit d’une prise en charge dans le cadre du service civique. J’ai pu observer dans l’Aisne, département parmi les plus touchés de France, la qualité et la pertinence de ce dispositif qui s’adresse à 2 777 élèves.
À l’heure où vos services font le bilan de cette action de lutte contre le décrochage, pouvez-vous me dire, monsieur le ministre, quelles premières conclusions vous tirez de la mise en oeuvre de ce dispositif, qu’il s’agisse des moyens mis en oeuvre ou de la nature des actions entreprises ? Confirmez-vous que ce dispositif sera prolongé en 2014, voire au-delà ?