Intervention de Yves Daniel

Séance en hémicycle du 8 janvier 2014 à 15h00
Agriculture alimentation et forêt — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Daniel :

…je parlerai surtout ici de la formation, en me prévalant de ma double appartenance, puisque je suis tout à la fois agriculteur actif dans une petite commune rurale et membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale.

Agro-écologie et formation ne sont pas dissociables, bien au contraire. Elles sont deux composantes essentielles de ce projet de loi. Les dispositions qui s’y réfèrent dans ce texte ne viennent pas de nulle part. Elles se fondent sur une histoire ; d’autres l’ont dit avant moi. Je pense notamment à Bernard Lambert, député paysan de ma circonscription dans les années soixante, qui fut quelques années plus tard à l’origine de la Confédération paysanne. Certes, les termes employés n’étaient pas les mêmes, mais l’idée d’une agriculture tout à la fois performante et respectueuse de l’environnement et des hommes a existé, en phase avec les demandes de production de la société d’alors.

Le projet de loi s’inscrit dans cette continuité. Aussi, pour relever les défis que nous connaissions hier et anticiper l’avenir, agissons aujourd’hui. Tout comme l’agriculture a besoin de paysans, l’agro-écologie a besoin d’hommes et de femmes dotés d’un bagage éducatif solide.

C’est tout l’enjeu du titre IV, consacré à la formation et la recherche dans les domaines agricoles et forestiers. Celles-ci doivent répondre à l’ensemble des besoins de la chaîne économique, de la production à la commercialisation en passant par la transformation. Former aux métiers agricoles dans toute leur diversité, c’est ce que demandaient les paysans hier ; c’est ce que vous proposez aujourd’hui, monsieur le ministre, avec l’agro-écologie.

Pour cela, vous avez fait appel aux ressources existantes, en lançant au printemps dernier une large concertation sur l’avenir de l’enseignement agricole. Cette démarche, très appréciée, a largement nourri le texte final. Vous avez su faire confiance au milieu agricole et à ses acteurs. Vous ne vous êtes pas contenté de les consulter : vous les avez écoutés. Je tenais à le souligner et à vous en féliciter.

Un des ateliers de la concertation portait sur le « produire autrement ». C’est un des enjeux forts de la formation que nous voulons offrir aux agriculteurs de notre pays, déjà installés ou en devenir. Produire autrement, c’est produire mieux, sur des exploitations à taille humaine, en phase avec leur environnement social, économique et sociétal, des exploitations maîtrisées et maîtrisables, en un mot durables.

Je sais d’expérience que le métier d’agriculteur, qui nécessite de comprendre le vivant et la nature, ne peut pas s’apprendre seulement dans les livres, mais sur le terrain et en exploitation de stages. La formation par alternance doit donc être la priorité.

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