Comme eux, nombreux sont les agriculteurs prêts à faire évoluer leurs pratiques de culture et d’élevage, au profit de l’environnement.
Or ces nouvelles pratiques agricoles, moins bien maîtrisées que les techniques traditionnelles, sont par nature porteuses de risques techniques et économiques. Et, faute de recul, les organismes classiques refusent de les assurer, ce qui les rend difficilement supportables par les agriculteurs. Concrètement, si les coûts d’expérimentation peuvent bénéficier, dans certains cas, des aides à la recherche et développement, la traduction financière des risques associés pour les agriculteurs n’est ensuite pas prise en compte. Cela a pour effet de limiter les innovations, comme l’a noté Mme Guillou dans son rapport sur l’agro-écologie.
Comme je l’ai l’indiqué, le titre IV de ce projet de loi contient des dispositions pour encourager la recherche, mais il est possible, à mon sens, de l’enrichir encore sur le sujet que je viens de développer. J’aurai, au cours de la discussion qui s’annonce, l’occasion de défendre un amendement proposant une ébauche de solution pour compenser les surcoûts induits par les risques. En deux mots, il s’agit d’étudier la pertinence de la création d’une nouvelle section au sein du Fonds national de gestion des risques en agriculture. Cette branche serait destinée à sécuriser l’expérimentation, l’innovation et l’apprentissage de nouvelles techniques par les agriculteurs, notamment dans le cadre des GIEE, afin de contribuer de façon dynamique à l’évolution des pratiques agricoles.
Je ne serai pas plus long, car les orateurs comme les amendements sont nombreux sur ce texte : preuve, s’il en fallait, que l’agriculture et les paysans, essentiels pour nourrir les hommes et entretenir l’espace, demeurent plus que jamais un sujet d’actualité.
Alors, monsieur le ministre, vous avez raison : en passant de l’agro-industrie défendue par l’opposition à l’agro-écologie soutenue par la majorité,…