Le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt devrait être un texte essentiel pour la filière agricole française, d’autant qu’il intervient alors qu’ont été définies les nouvelles modalités d’application de la politique agricole commune.
L’exposé des motifs de la loi est ambitieux, puisqu’il assigne notamment comme objectifs de permettre à l’agriculture française de « relever le défi de la compétitivité pour conserver une place de premier plan au niveau international et contribuer au développement productif de la France ». On ne peut que souscrire à une telle ambition, tant nous constatons la perte d’influence de notre agriculture sur la scène européenne et mondiale.
Cependant, cet espoir, monsieur le ministre, est très vite déçu. En effet, à la lecture de ce projet de loi, il faut bien se résoudre au constat que ses dispositions ne sont pas de nature à garantir l’avenir de notre agriculture. Bien plus que la compétitivité, ce projet de loi s’attache en effet à développer le concept d’agro-écologie, en imposant de nouvelles dispositions qui présupposent qu’actuellement, les agriculteurs n’intègrent pas le développement durable dans leur activité.
Ces professionnels de la filière agricole ne sont en aucune manière hostiles au fait de concilier performance économique et performance environnementale, à partir du moment où la rentabilité de leurs activités et les perspectives de croissance sont réellement un préalable. Or, ce texte n’apporte pas de réponse sur des points fondamentaux ayant trait à la compétitivité des filières.