Assurer la transition de l’agriculture vers des systèmes à la fois plus compétitifs et plus vertueux sur le plan écologique suppose de renforcer les dispositifs de recherche et d’expérimentation, d’accélérer l’innovation dans les filières, tout en les croisant avec les besoins et les initiatives locales.
La réforme envisagée des interprofessions risque d’avoir des conséquences lourdes sur le financement des actions de recherche et d’expérimentation, de promotion, de connaissance des marchés, indispensables pour l’avenir des productions agricoles et des filières.
Le texte prévoit également de remplacer le schéma directeur départemental des structures agricoles par un schéma directeur à l’échelle régionale. Cette disposition ne me semble pas appropriée, car les exploitations présentent des particularités et des spécificités d’un département à un autre.
De même, un aspect positif de ce texte aurait été d’élargir la cessibilité du bail rural : pour l’heure, le bail rural n’est cessible que dans un cadre familial. Cette incessibilité des baux n’est pas favorable à l’installation de jeunes agriculteurs hors cadre familial et donc au renouvellement des générations d’agriculteurs.
Pour conclure, la richesse de l’agriculture française, ce sont les agricultrices et les agriculteurs, monsieur le ministre, qui s’impliquent pleinement dans leur métier, qui sont des chefs d’entreprise, qui prennent des risques pour développer leur activité et générer de la croissance. C’est sur eux que la politique agricole française doit s’appuyer. Il ne s’agit pas de fermer l’accès au métier ou de se refermer sur soi, bien au contraire : c’est à travers une agriculture professionnelle que nous pourrons offrir des perspectives aux jeunes en termes de revenu, mais aussi de qualité de vie. C’est à travers une agriculture professionnelle que nous atteindrons les objectifs de double performance économique et environnementale. C’est à travers une agriculture professionnelle que nous contribuerons au rayonnement de la France.