Bien entendu, mais je peux me permettre de porter une appréciation.
Je pense, monsieur le ministre, qu’il faut assumer cette volonté de mutation dont le texte est empreint. Nous verrons qu’elle portera ses fruits.
Pour commencer, vous donnez un sens au développement durable dans la politique agricole, en faisant de l’environnement un élément central des politiques de production. Vous défendez aussi l’idée du verdissement général, à l’échelle de l’Europe. Vous mettez en oeuvre le concept d’agro-écologie, qui a déjà une réalité, y compris dans notre patrimoine collectif. Enfin – c’est fondamental pour notre époque –, vous soulignez la liaison entre performance économique et performance environnementale.
Contrairement à ce que j’ai entendu, il ne s’agit pas de promouvoir une production traditionnelle, familiale, mais de mettre en oeuvre les fondements d’une politique de filières, y compris la filière agroalimentaire.
Une véritable politique de sécurité alimentaire a ainsi sa place dans le texte, au même titre que la politique de l’alimentation, les mesures en faveur de l’installation des jeunes agriculteurs, qui, bien qu’insuffisantes aux yeux de certains, sont essentielles, et la question de la valorisation de la production locale, fondamentale en outre-mer. Mais vous allez beaucoup plus loin en soulignant que la transition de l’agriculture vers un système agro-écologique s’appuie sur le territoire, de manière ascendante, ce qui est, là encore, très important pour nos pays.
Trois questions centrales pour l’outre-mer sont évoquées dans ce texte : la structuration des filières, les traitements phytosanitaires – recours à la biotechnologie, aux produits de biocontrôle – et la gouvernance, avec l’introduction du PRAD et du PRDS.
À plusieurs reprises, je vous ai fait part de mon regret. La promesse d’une loi spécifique pour l’agriculture en outre-mer n’a pas été tenue – je le dis en toute honnêteté.