Intervention de Serge Letchimy

Séance en hémicycle du 8 janvier 2014 à 15h00
Agriculture alimentation et forêt — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Un tel texte aurait concerné à la fois les départements et les régions d’outre-mer visés par l’article 73 de la Constitution et les collectivités d’outre-mer régies par l’article 74. Le présent texte ne concerne que les premiers, avec des spécificités. Pourtant, la question de l’agriculture est essentielle pour l’outre-mer.

Cela étant dit, vous avez quand même assez ouvert en ce qui concerne les 39 propositions qu’ont faites Chantal Berthelot et Hervé Gaymard au titre de la délégation aux outre-mer, comme s’agissant des orientations proposées par Hélène Vainqueur-Christophe.

Notre économie dépend de l’agriculture. Quand la production locale satisfait en moyenne 15 % de la demande de consommation, il y a un vrai problème. L’activité agricole ne se résume pas à la canne à sucre et à la banane, filières qu’il faut continuer de valoriser et de protéger. Elle fait vivre 42 300 actifs et représente entre 3 et 5 % du PIB. Les enjeux qui y sont liés ne peuvent être traités, sur le plan patrimonial, économique, environnemental ou financier, de la même manière.

La situation est difficile. La réduction des terres agricoles est de 22 % en Martinique et de 24 % en Guadeloupe, tandis que les terres en friche augmentent de 48 %. Entre 2000 et 2010, le nombre d’exploitants agricoles est passé de 8 000 à 3 400. Nous assistons donc à une chute extraordinaire en matière de production.

Les traitements phytosanitaires posent un problème très important, que quelques propositions ne peuvent suffire à résoudre. Les pesticides, comme le chlordécone, ont fait des dégâts. Il s’agit de trouver des solutions d’équivalence pour lutter contre les herbages envahissant les champs de canne à sucre, et éviter l’épandage aérien sur les bananeraies.

Enfin, nous rencontrons un problème de compétitivité relativement important.

Monsieur le ministre, ces enjeux sont essentiels. L’Europe, avec la PAC et les politiques spécifiques liées aux régions ultrapériphériques, ne tient pas compte des besoins en matière de diversification, une diversification pourtant essentielle. C’est pourquoi nous avons beaucoup plaidé, et vous soutenez cette idée, pour une diversification assise sur une politique spécifique, au travers des POSEI.

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